Au procès du prêtre qui a plaidé coupable à des accusations d'agressions sexuelles concernant des enfants inuites, une victime a décrit, mercredi, comment Eric Dejaeger utilisait la faim pour les violer.

La femme a raconté que sa famille, qui résidait à Igloolik, au Nunavut, était parfois affamée pendant des jours, à la fin des années 1970, alors que Dejaeger était le prêtre de cette communauté isolée.

Elle a affirmé avoir été envoyée à l'église à plusieurs reprises par sa grand-mère dans l'espoir d'obtenir un repas. Elle soutient avoir été violée par Dejaeger après chaque repas pris à l'église, alors qu'elle était âgée de huit ans.

La petite saignait après l'agression, et Dejaeger l'emmenait alors à la salle de bain pour qu'elle puisse se laver. Elle aurait ensuite été placée par le prêtre sur un lit recouvert de sacs à ordure pour ne pas souiller les draps.

Le témoin a affirmé avoir raconté l'agression à sa grand-mère, qui ne l'a pas crue. Elle a également raconté avoir cessé de se rendre à l'école après l'agression pour éviter de rencontrer Dejaeger lors de périodes d'études de la Bible après les cours.

Eric Dejaeger devait être traduit en justice en 1995 pour des accusations remontant à l'époque où il était prêtre oblat dans le petit hameau d'Igloolik, en Arctique, mais il était rentré dans sa Belgique natale.

Le prêtre a finalement été expulsé de la Belgique en 2011 après qu'il eut été déterminé qu'il y résidait illégalement.

Lundi, dès le début de son procès, devant un tribunal au Nunavut, Dejaeger s'était reconnu coupable d'attentat à la pudeur dans huit cas. Il fait cependant encore face à 69 chefs d'accusation.

Un total de 26 témoins d'Igloolik devraient être entendus au cours du procès, qui se déroule devant juge seul.