(Londres) Coincée entre un salon de coiffure et un médecin généraliste, on pourrait presque la rater : la plus étroite maison de Londres — seulement 1,7 mètre de large — est à vendre, pour plus de 1,6 million de dollars canadiens.

Cette curieuse demeure qui s’élève sur cinq étages, située dans le quartier de Shepherd’s Bush, était à l’origine un magasin victorien de chapeaux, avec des entrepôts pour stocker la marchandise et des logements aux étages supérieurs. Clin d’œil à son passé, la maison a conservé sa petite vitrine, ornée d’une lampe en forme de chapeau melon.

L’étrange propriété, dont la façade constitue une petite bande bleue foncée très discrète dans la rue, vient d’être mise en vente, estimée à 950 000 livres (1,6 million de dollars canadiens).

PHOTO TOLGA AKMEN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Pour David Myers, directeur des ventes dans l’agence en charge de la propriété, ce prix s’explique par le fait que la demeure, construite à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle, constitue « une part unique de l’histoire de Londres ». « C’est un peu de magie de Londres », a-t-il déclaré à l’AFP.

« Bohème et arty »

D’un coin à l’autre de la maison, les dimensions des pièces diffèrent grandement. Si la cuisine, située à l’entresol, en est l’endroit le plus étroit, elle s’ouvre sur un coin repas presque deux fois plus grand. Derrière, des portes-fenêtres donnent sur un jardin de 2,5 m de large.

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Le rez-de-chaussée, où l’ancien magasin a été transformé en entrée, et le premier étage sont de tailles similaires. Au premier, outre une chambre et un bureau, se trouve une terrasse avec une vue imprenable sur les toits et cheminées de l’Ouest londonien.

Au deuxième étage, une salle de bain et une salle de douche, au troisième la chambre principale, à laquelle on accède par une trappe dans le sol pour gagner de la place.

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Pour David Myers, cette maison est destinée à « un jeune couple ou une personne seule » qui saura « voir sa beauté pour ce qu’elle est, et s’en saisira ». Grâce à ses caractéristiques « uniques » de l’époque et les innovations éclectiques de l’intérieur, la maison pourrait selon lui plaire aux acheteurs « arty » ou « bohèmes ».

« Il n’y a aucune autre maison à Londres qui fasse 1,7 m de large. Il y a d’autres maisons sur cinq étages, mais aucune ne présente un espace aussi unique, une telle individualité », explique M. Myers, ajoutant que « les anciens propriétaires y avaient laissé leur propre empreinte ».

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Le prix de la demeure est exorbitant par rapport aux 256 000 livres (environ 448 000 dollars canadiens) que coûte en moyenne une maison au Royaume-Uni, mais cependant typique du marché londonien.

« C’est plus cher parce qu’il y a tout ce qu’il faut. Depuis un endroit comme Shepherd’s Bush, vous pouvez être au cœur même de [Londres] en 10 à 15 minutes », explique l’agent immobilier.

Si elle trouve preneur au prix affiché, la maison aura doublé de valeur depuis 2006, où elle avait été vendue pour 488 500 livres (près de 856 000 dollars canadiens). Mais David Myers pense qu’elle vaut plus encore, en raison de sa disposition inhabituelle.