(Achkhabad) L’alabaï, une race de chiens de berger adorée par le président du Turkménistan, aura un jour férié en son honneur chaque dernier dimanche d’avril, ont annoncé vendredi les médias d’État de ce pays reclus d’Asie centrale.

Ce chien, compagnon depuis 4000 ans des nomades et de leurs troupeaux arpentant les terres désertiques du Turkménistan, partagera ce jour férié avec le cheval Akhal-Teke, autre animal national qui avait jusque récemment les faveurs du président, Gourbangouly Berdymoukhamedov.

Cette fête va « accroître la renommée mondiale de l’alabaï », assure un décret publié dans le journal officiel Turkménistan Neutre.

Le président Gourbangouly Berdymoukhamedov est connu pour avoir célébré le cheval Akhal-Teke dans plusieurs ouvrages, mais a aussi fait ces dernières années la promotion de l’alabaï.  

Il avait offert un chien à Vladimir Poutine pour ses 65 ans en 2017, puis publié en 2019 un livre affirmant que les premiers turkmènes « voyaient dans le cheval leur rêve, et dans l’alabaï leur bonheur ».

En novembre dernier, une statue monumentale en or de l’alabaï a été inaugurée dans la capitale Achkhabad.  

Egalement prisé de la police et des gardes-frontières, l’alabaï est parfois entraîné pour participer à des combats canins, un divertissement populaire dans le pays.

Ailleurs dans la région, l’alabaï est considéré comme une sous-branche du Berger d’Asie centrale. Pour les observateurs avisés de ce pays isolé, les fréquentes apparitions de M. Berdymoukhamedov avec un alabaï sont toutefois plus qu’une simple bizarrerie.  

L’animal fait partie des efforts pour démontrer l’existence séculaire d’une nation turkmène, alors que l’Asie centrale a été des siècles durant une zone sans réelles frontières où circulaient des tribus nomades.

Celles-ci ont été pour l’essentiel sédentarisées par l’URSS, qui a tracé les frontières des États de la région, à l’instar de celles du Turkménistan.

Depuis la chute de l’URSS, le Turkménistan, pays désertique aux riches ressources en hydrocarbures, est devenu un des États les plus autoritaires et fermés au monde sur lequel règne sans partage Gourbangouly Berdymoukhamedov, sans opposition politique et contre-pouvoirs réels.