(San Francisco) L’application chinoise WeChat a dû « réparer une bogue » qui « traduisait » les drapeaux étrangers, comme si c’était des caractères, par des formules étonnantes, comme « il est en prison » pour le drapeau canadien.

« Nous prenons immédiatement des mesures pour réparer ce bogue », a tweeté la plateforme mardi. « Nous remercions les utilisateurs qui nous ont alerté sur ce problème et nous présentons nos excuses ».

Des utilisateurs du réseau ultra populaire en Chine ont tweeté des captures d’écran montrant que l’appli traduisait les émoticônes de drapeaux comme s’il s’agissait de caractères en mandarin.

« Essayez vous-même : écrivez en chinois, ajoutez le drapeau canadien, puis traduisez », proposait ainsi lundi l’investisseur James Hull, basé à Pékin.

D’autres utilisateurs ont alors réalisé que l’appli « traduisait » le drapeau sud-africain par « homme de main » et celui de la Belgique par « il fait chaud ».  

Le site de la chaîne canadienne CTV News a remarqué que la bogue faisait écho aux tensions géopolitiques avec la Chine, qui détient les Canadiens Michael Kovrig, un ancien diplomate, et Michael Spavor, spécialiste de la Corée du Nord, depuis le 10 décembre 2018.

La procédure visant les deux hommes est largement perçue en Occident comme une mesure de représailles à l’arrestation au Canada de la dirigeante de Huawei, fille du fondateur de l’entreprise.

Mais un étudiant en intelligence artificielle estime sur Twitter que le problème est sans doute lié à l’apprentissage automatisé du service de traduction.

En récoltant des données, l’algorithme a en effet pu établir une connexion entre l’émoticône du drapeau canadien et la phrase « il est en prison ».

La plateforme WeChat, qui appartient à Tencent, est devenue incontournable en Chine. Elle compte plus d’un milliard d’utilisateurs et propose un vaste écosystème combinant notamment service de messagerie, fil d’actualités, réseau social et service de paiement.