(Saint-Jean) Largement négligées depuis des décennies, les pierres tombales délavées reposent au milieu d’une longue herbe jaunâtre au cimetière All Saints surplombant la spectaculaire baie de la Conception, à Terre-Neuve.

Mais le cimetière historique a soudainement fait l’objet de beaucoup d’attention à la suite d’un crime étrange qui a stupéfait la province.

Peu de temps après minuit, le 6 avril, la Force constabulaire royale de Terre-Neuve a été appelée à Conception Bay South, après que des restes d’un squelette « assez vieux » eurent été découverts sur un sentier récréatif situé à proximité.

Ces restes humains provenaient du cimetière anglican de cette ville d’environ 26 000 habitants située à environ 30 kilomètres à l’ouest de Saint-Jean.

Des policiers et des employés du coroner se sont rendus sur les lieux, la semaine dernière. Munis d’équipement lourd, ils ont amorcé leur enquête.

Selon le coroner en chef de la province, Nash Denic, il s’agissait du premier vol présumé à survenir dans des tombes à Terre-Neuve.

Un jeune homme âgé de 20 ans, Lucas Dawe, a été inculpé. Il a comparu par visioconférence. Il est accusé d’indignité envers un cadavre humain et de possession de biens volés.

Il reviendra devant un tribunal le 1er mai, son avocat ayant demandé plus de temps pour la divulgation des preuves. Dawe est également accusée d’avoir omis de se conformer à une ordonnance du tribunal découlant d’accusations antérieures.

La Force constabulaire royale de Terre-Neuve n’a divulgué que peu de détails, bien que des sources aient fourni au journal local des détails sordides qui n’ont fait qu’intensifier l’intérêt porté à l’affaire.

L’archidiacre Sam Rose, cadre supérieur du diocèse anglican de l’est de Terre-Neuve-et-Labrador, a déclaré que les restes provenaient d’un mausolée. Le présumé voleur a dû enlever une dalle de béton pour commettre son crime.

La paroisse a été choquée par la violation d’un lieu de repos sacré, a-t-il ajouté.

« C’est assurément quelque chose qu’on ne peut pas vraiment imaginer, a souligné M. Rose. Quand quelqu’un enterre son être cher dans un cimetière, on suppose qu’il s’agira de son dernier lieu de repos, comme on dit dans la liturgie. Mais quand se produit une violation aussi choquante de cet acte sacré, c’est aussi, pour moi, quelque chose de révoltant. »

M. Denic a dit que des parents vivants du défunt — décédé au cours des années 1800 — ont été contactés.