Un collègue sent mauvais? Une société japonaise propose des séances de formation pour aborder le problème.

Après un long été étouffant et humide, certaines entreprises du Japon, pays connu pour son souci constant de la propreté, déclarent la guerre à ce qu'elle appellent «le harcèlement olfactif».

Dire à un collègue qu'il ne sent pas bon est une affaire des plus embarrassantes. Une société de produits d'hygiène personnelle enseigne les bonnes méthodes pour le «traitement des odeurs».

Les médias japonais se sont saisi de cette nouveauté en rapportant que 40 employés du géant de la téléphonie mobile SoftBank avaient participé récemment à une session pour comprendre l'origine des odeurs corporelles et y remédier.

Le harcèlement olfactif rejoint ainsi une longue liste «d'agressions» de la vie de bureau qui vont au Japon du «harcèlement alcoolique» (forcer un collègue à boire) au harcèlement du karaoké par lequel on l'oblige à chanter contre son gré.

Les coupables désignés du harcèlement par les odeurs, vont du «salaryman» transpirant et fumeur invétéré, à la collègue trop parfumée (une rareté dans l'archipel où il est mal vu d'imposer une odeur quelle qu'elle soit).

La société à l'origine de ce programme de formation affirme que son initiative peut conduire les «délinquants» à changer leurs habitudes en douceur et créer dans le même temps un bureau plus tolérant.

«Une meilleure connaissance des mécanismes intervenant dans ces odeurs devraient conduire à une plus grande tolérance», dit avec enthousiasme Miyuu Sato, de la société Mandom, selon laquelle 90% des hommes japonais émettent une odeur détectable par ceux qui les entourent.

«Les odeurs corporelles ne sont pas forcément une mauvaise chose et elles ne gênent pas toujours. Elles sont l'identité unique de chacun», dit Mme Sato.