À mesure que les relations se tendent entre la Thaïlande et les pays occidentaux depuis le coup d'État de 2014, la junte militaire à Bangkok est manifestement en passe de s'énamourer de la Chine.

«Si j'étais une femme, je tomberais amoureux de son excellence», le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi, a lancé le chef de la diplomatie thaïlandaise, le général Tanasak Patimapragorn, lors d'une conférence de presse à Kuala Lumpur qui accueille les réunions ministérielles des pays d'Asie du sud-est et des grandes puissances.

Le ministre chinois en est resté médusé. Sous les rires de l'assistance.

«À l'heure actuelle, nous estimons que c'est le meilleur moment de notre relation. Surtout pour mon contact personnel avec le ministre Wang Yi, quelqu'un de très gentil et de très poli», a poursuivi le haut-gradé thaïlandais devenu ministre, dans un anglais hésitant.

Répondant à une question d'un journaliste sur les liens entre Pékin et Bangkok, il a jugé qu'ils remontaient à «mille ans».

«Nous sommes si proches, nous sommes plus qu'amis, nous sommes cousins avec une longue histoire commune», s'est encore enflammé le général en offrant un cadeau à M. Wang, avant de lui donner l'accolade.

La Chine, qui a envoyé des générations de migrants en Thaïlande, a depuis des décennies des liens culturels et économiques très forts avec ce royaume d'Asie du sud-est.

Et les deux gouvernements se sont beaucoup rapprochés depuis le coup d'État militaire de mai 2014 à Bangkok, avec une série de visites diplomatiques.

À l'inverse, les relations se tendent avec l'Occident, États-Unis en tête, qui entretiennent une alliance militaire avec la Thaïlande, héritage de la Guerre froide et de la lutte en Asie contre le communisme.

Washington réclame régulièrement un retour au plus vite d'un régime démocratique à Bangkok et a suspendu une petite partie de son assistance militaire.