Sur la côte basque, tout le monde le connaît: «R.S.», abbé surfeur, ne quitte sa soutane que pour sa combinaison rehaussée d'un col romain afin de s'acquitter de sa mission d'évangélisation sur les plages.

René-Sébastien Fournié, 39 ans, pratique cette activité depuis 2011 avec l'aval de l'évêque de la ville de Bayonne, Mgr Marc Aillet.

De taille moyenne, d'allure sportive, il tient d'une grand-mère vietnamienne un léger métissage et a hérité de ses parents (une mère catholique et un père protestant), dit-il, une joie de vivre et un humour à toute épreuve.

«Le milieu du surf est habitué à le voir surgir sur les plages en soutane», commente Enguerrand De Riberolles, un surfeur de 20 ans, mais «il intrigue les plagistes».

Et pour que même dans les vagues chacun sache qu'il est un homme d'église, il a lui-même cousu le col romain à sa combinaison. «Les plus curieux lui demandent s'il est déguisé. Il répond invariablement: je suis prêtre et surfeur. Comme il est simple et sans tabou, ça se passe bien», commente le surfeur.

«Je suis invité comme une curiosité par les surfeurs aux barbecues sur la plage le soir», confirme le prêtre.

Lorsqu'il est arrivé au Pays basque, «R.S.» a constaté que «ça grouillait de jeunes qu'on ne voyait que le soir dans les bars. J'ai demandé où ils étaient dans la journée. La réponse a été +sur les vagues+. Je me suis mis, avec l'aval de Mgr Aillet à faire du surf pour être près d'eux».

«Le retour sur investissement est modeste», ironise l'abbé. «Quelques heureuses surprises tout de même» avec des confessions en pleine nuit ou de jeunes surfeurs qui viennent prier à la cathédrale. «J'annonce la bonne parole, elle travaille et elle revient. En tout cas, ce n'est pas vain, on voit des fruits», résume-t-il.

Ordonné prêtre à Bordeaux en 2007, le prêtre se décrit comme un traditionaliste, en dépit d'un exercice de sa mission peu commun.