Après avoir déménagé une dizaine de fois, Pascal Chavannes a cru bon d'essayer une nouvelle façon de faire cette année.

Le Montréalais et sa copine ont fait appel à une petite entreprise de déménagement à vélo pour transporter boîtes et meubles d'un appartement à l'autre dans le quartier du Plateau.

«Cela m'a semblé amusant et écolo. Et c'était un peu moins cher», explique-t-il en reprenant son souffle après avoir descendu ses dernières boîtes de l'escalier en colimaçon.

«Au moins, ça change la dynamique, parce que déménager, ça devient ennuyant à la longue», ajoute-t-il.

Les déménagements peuvent rapidement mettre la ville sens dessus dessous, alors que des centaines de personnes quittent leur appartement pour en intégrer un nouveau en ce jour férié de la Fête du Canada.

La tradition des déménagements à date fixe au Québec remonte à l'époque du Bas-Canada. À l'époque, une date de déménagement avait été fixée pour éviter que des locataires ne se fassent expulser de leur logement pendant les hivers rigoureux.

Une équipe de cyclistes aguerris s'est récemment jointe à la mêlée du 1er juillet.

Déménagement Myette, une entreprise fondée par Julien Myette en 2008, s'est vite taillé une place sur le marché, et sa popularité est particulièrement grande dans le Plateau, réputé pour ses rues étroites.

«Nous sommes comme des petites vedettes. On pense qu'on ne fait que notre travail, mais il y a des gens qui nous crient »Bon courage!«, qui applaudissent et sortent leur téléphone pour nous filmer», raconte Derek Colley, qui travaille pour Déménagement Myette depuis deux ans.

Il soutient toutefois que l'entreprise a davantage à offrir que la nouveauté et l'écologie de son concept, affirmant que c'est surtout pratique et peu cher.

«Pour ce que nous transportons avec nos vélos, la plupart des gens loueraient un camion de 16 pieds, stationneraient sur les trottoirs et tenteraient de se frayer un chemin dans les ruelles du Plateau», explique-t-il.

Pour le déménagement de Pascal Chavannes, pédaler les quatre kilomètres de distance entre les deux appartements aura été la partie la plus plaisante, affirme Derek Colley.

Lui et un autre déménageur ont par la suite dû hisser quatre électroménagers et quelques matelas en haut des escaliers étroits menant au nouvel appartement de leur client.

Les meubles ont été placés sur deux chariots fixés à leurs vélos, conçus spécialement pour les besoins de l'entreprise, et sécurisés avec des sangles et des bâches.

«Mon patron aime bien dire que notre boulot, c'est 90 pour cent de déménagement et 10 pour cent de vélo», souligne Derek Colley.

Et pour Pascal Chavannes, se payer de tels services signifie également qu'il n'aura pas eu à forcer lui-même pour faire rentrer ses meubles dans son nouvel appartement.

«Nous étions fatigués d'avoir à transporter une machine à laver, une sécheuse et tout ça», explique-t-il.