Sur la ligne la plus fréquentée des trains de la banlieue parisienne, le RER A, il arrive que des rames sautent des arrêts en gare pour assurer, officiellement, la régularité du trafic. Aux dépens d'usagers furieux qui ratent leur station ou perdent du temps sur les quais.

La régie des transports parisiens (RATP) et la direction des transports de la région (STIF) ont confirmé le phénomène et des consignes données parfois à la dernière minute à des conducteurs de rames impuissants devant des doigts d'honneur exhibés et des insultes proférées par une clientèle exaspérée.

L'affaire, révélée cette semaine par la radio privée Europe 1, serait non seulement liée à des nécessités de régulation mais aussi aux problèmes récurrents d'une ligne surchargée et sous-équipée qui traverse Paris d'est en ouest.

«C'est, en situation perturbée en heure de pointe, une décision de régulation pour éviter que les quais ne saturent et que se pose un problème de sécurité pour les voyageurs», a expliqué Pierre Serne, vice-président du STIF.

«Sur la ligne A, nous sommes au maximum de malus, de toutes les manières», a ajouté Philippe Martin, directeur général adjoint de la RATP, tant cette ligne, qui compte 660 stations et transporte plus d'un million de voyageurs par jour, est complexe à faire fonctionner.

Quand ce type de régulation s'avère nécessaire, cela concerne «un ou deux trains sur les plus de 660 qui circulent quotidiennement», sur cette ligne qui transporte plus d'un million de personnes par jour, a précisé M. Martin.

Pour tenter de calmer les esprits, le président de la STIF, Jean-Paul Huchon, a annoncé mardi qu'il y aura désormais «toutes les trois semaines, un point technique de circulation et d'amélioration du fonctionnement» des transports «pour parler de la régularité, pour travailler en confiance avec les opérateurs et que ceux-ci parlent de la réalité de ce qui se passe sur le réseau».