«Être beau n'est pas un péché»: ainsi titre le dernier numéro de l'édition italienne du magazine Vanity Fair, avec en couverture le visage de Mgr Georg Gänswein, nouveau préfet de la Maison pontificale et homme de confiance du pape.

Le prélat de 56 ans aux yeux bleus, secrétaire particulier de Benoît XVI, avait démasqué en mai l'ancien majordome Paolo Gabriele, qui photocopiait des documents confidentiels du pape. Sa photo fait la une du magazine, en kiosque jeudi, et est déjà visible sur le site web de la revue.

Sous le titre en rose «Être beau n'est pas un péché», le magazine poursuit: «le George Clooney de Saint-Pierre et le numéro 2 du Vatican, après son ordination au titre d'évêque. Portrait (de près) d'un monsignore particulier».

Le prélat allemand, qui a effectivement reçu une promotion en devenant en décembre le chef de la Maison pontificale -un poste administratif clé- n'est pas le numéro 2 du Vatican, poste occupé par le cardinal secrétaire d'État Tarcisio Bertone, mais il est devenu encore plus influent.

Commentant la une de Vanity Fair, le quotidien La Repubblica écrit mercredi sur son site web: «Gänswein: des rêves de l'enfance aux venins des palais (du Vatican). Il y a quelques semaines, selon le magazine, Mgr Gänswein en recevant un prix, a synthétisé ainsi sa tâche: "Je conçois personnellement le service que je rends au pape comme celui d'une vitre. Plus elle est propre, plus elle atteint son objectif. Je dois laisser entrer le soleil, et moins la vitre paraît, mieux c'est."»

La transparence est un des maîtres-mots de la nouvelle stratégie de la communication du Vatican, encouragée par le pape: nomination d'un Américain comme conseiller en communication à la Secrétairerie d'État et d'un expert suisse de la transparence financière, offensive du Vatican pour que ses hauts responsables --dont le pape-- s'expriment sur Twitter au risque d'être vilipendés, procès de Paolo Gabriele en présence de journalistes. Le Vatican modernise ses relations publiques même si beaucoup d'informations restent encore confidentielles et la méfiance de certains prélats reste coriace à l'égard des médias.

Mgr Gänswein, qui parle très rarement aux journalistes, éveille depuis sa nomination en 2006 au poste de secrétaire particulier de Benoît XVI les phantasmes de la presse «people», et pas seulement des magazines féminins.

Toujours tiré à quatre épingles, en soutane impeccable, Georg Gänswein, venu du Bade-Wurtemberg, est spécialiste de droit canon, mais aussi amateur de tennis ou de ski. Il a acquis dans la presse populaire le surnom de «bel Giorgio» en raison de son physique athlétique et séduisant.

Conservateur, il est très aimé par le pape pour son dévouement et sa sûreté doctrinale.

Le scandale des documents confidentiels «Vatileaks» avait alimenté les spéculations sur une possible sanction contre Mgr Gänswein, qui aurait pu être jugé négligent vis-à-vis de Gabriele, mais c'est tout le contraire qui s'est produit.