Un éléphant d'Asie, né et élevé en captivité, est capable d'imiter le langage humain, plus précisément de parler coréen, assurent des chercheurs qui l'ont écouté attentivement.

Koshik, qui vit dans le parc d'Everland en Corée du Sud, met sa trompe dans sa bouche pour prononcer des mots en coréen, en réponse aux sollicitations de ses gardiens.

Même si son vocabulaire est limité à quelques mots (bonjour, non, bon, assied-toi, allonge-toi) sa vocalisation est étonnante, expliquent Angela Stoeger, de l'université de Vienne, et ses collègues dans la revue «Cell Biology» du 1er novembre.

«Ce qui est intriguant, c'est que Koshik est capable d'imiter à la fois le ton et le timbre de la voix du gardien», précise Angela Stoeger. Une performance à la hauteur des différences anatomiques entre un humain et un éléphant...

Pour vérifier la qualité de l'imitation de l'éléphant, les chercheurs ont fait entendre ses enregistrements à 16 Sud-Coréens qui ignoraient tout du sujet, en leur demandant d'écrire ce qu'ils comprenaient. Résultat: les cinq mots ont été reconnus, avec une meilleure identification des voyelles que des consonnes.

Né en captivité en 1990, Koshik est resté de 1995 à 2002 le seul éléphant d'Everland. Pendant cette période cruciale de l'enfance, il est possible que Koshik ait développé des capacités d'imitation pour créer des liens avec ses seuls interlocuteurs, des humains.

En dehors des mainates ou des perroquets, les exemples d'imitateurs du langage humain chez les animaux sont assez rares, soulignent les chercheurs. Les chimpanzés, malgré leur capacité à apprendre la langue des signes, ne reproduisent pas les vocalises des humains. Parmi les cas connus et documentés figurent un phoque qui avait été entraîné par un pêcheur du Maine à prononcer quelques phrases en anglais.

Récemment, des chercheurs ont décrit le cas d'un béluga en captivité de la Californie qui a surpris ses gardiens en imitant leurs voix.