Un utilisateur d'internet accusé d'avoir bloqué en 2008 durant deux jours le système informatique de la Banque de France, a été relaxé par un tribunal de Rennes après avoir fait valoir sa bonne foi, a-t-on appris jeudi auprès de son avocate.

L'homme, bénéficiant d'une petite allocation sociale pour survivre et passant la majeure partie de son temps sur des forums internet, y avait découvert des «numéros passerelles» permettant de contourner les numéros surtaxés, a indiqué à l'AFP Me Hélène Laudic-Baron.

«Un beau jour, en utilisant (le système de téléphonie par internet) Skype, il s'est ainsi retrouvé sans le savoir à la Banque de France. Quand on lui a demandé le code d'accès, il a rentré 1 2 3 4 5 6 et c'était le bon», a-t-elle ajouté.

Cette intrusion avait bloqué durant 48 heures le service surendettement de la Banque de France et déclenché une enquête internationale.

Il aura toutefois fallu attendre 2010 pour que l'internaute, «qui avait donné ses vraies coordonnées sur Skype et ne se doutait de rien», soit identifié et interpellé à son domicile de Fougères, selon l'avocate.

Jugé mardi à Rennes, le prévenu a été relaxé. Le parquet avait requis 70 heures de travail d'intérêt général.

«Un enfant de 10 ans aurait pu pirater la Banque de France», a relevé son avocate, s'amusant qu'outre le code élémentaire 1 2 3 4 5 6, «le code 6 5 4 3 2 1 aurait aussi fonctionné».