Fidèle à son image d'homme d'action et d'amoureux des animaux, le président russe Vladimir Poutine a pris les commandes d'un deltaplane motorisé pour guider de jeunes grues de Sibérie dans leur migration vers l'Asie centrale.

Le président russe portait une combinaison et un casque blancs pour ressembler à une grue adulte, dans le cadre d'un projet destiné à enseigner à ces oiseaux nés en captivité à réaliser la migration vers le sud.

Si le chef du Kremlin a su charmer une partie des Russes depuis 2000 en survolant la Tchétchénie en avion de combat, en chevauchant un cheval torse nu dans les montagnes, en conduisant une voiture de course ou en prenant les manettes d'un avion bombardier d'eau pour lutter contre les incendies de forêt, il n'a trouvé qu'une grue pour le suivre à son premier essai jeudi.

Il a imputé cet échec au vent, qui a fait voler le deltaplane plus rapidement que prévu, selon l'agence de presse RIA Novosti. Au deuxième essai, cinq oiseaux l'ont suivi, mais deux seulement sont restés avec lui pendant les 15 minutes du vol.

Vladimir Poutine s'est arrêté mercredi à la station de recherche ornithologique de Kouchavet, dans la péninsule de Yamal, dans l'océan Arctique, en route pour un sommet de l'APEC qu'il présidera vendredi à Vladivostok, dans le sud-est de la Russie, sur la côte du Pacifique.

Une étudiante en biologie de la station ornithologique, Maria Gontcharova, a quelque peu gâché la fête en affirmant sur internet que deux jeunes grues étaient mortes et que plusieurs autres avaient été blessées dans des préparatifs hâtifs avant l'arrivée du président. La jeune femme a supprimé son commentaire quelques heures plus tard.

Une chercheuse, Tatiana Kachentseva, a confirmé la mort d'un oiseau de trois mois avant son transport. Elle a déclaré à l'Associated Press que les autres volatiles étaient arrivés en bonne santé, sans préciser leur nombre.

Les biologistes russes affirment qu'il reste moins de 20 grues blanches de Sibérie occidentale en liberté dans le monde.

La dernière excentricité de Vladimir Poutine a déclenché une avalanche de commentaires railleurs sur internet, le plus populaire étant de demander si le président serait rentré avant le printemps...

Photo: Reuters