L'ancien PDG de L'Oréal, le Britannique Lindsay Owen-Jones, propriétaire d'un appartement dans la station de ski française de Val d'Isère a assigné en justice la gérante d'une baraque à frites pour «troubles au voisinage», a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

L'homme d'affaires, qui possède un appartement situé au pied des pistes de ski de cette station des Alpes, ainsi que trois autres copropriétaires ont déposé en octobre dernier une assignation, qu'a pu consulter l'AFP, dans laquelle ils demandent la fermeture de l'établissement en raison de nuisances olfactives, sonores et visuelles.

«Pour des personnes fortunées, c'est sûr qu'une cabane à frites devant chez soi cela dérange, mais nous, nous sommes obligés de travailler pour gagner notre vie», proteste Valérie Maertens poursuivie devant le tribunal d'Albertville par l'ex-PDG du premier groupe mondial de cosmétiques (1988-2006).

«Ils se plaignent du bruit et des odeurs de frites, mais si vous voulez être tranquilles vous n'achetez pas un appartement sur le front de neige», déplore la gestionnaire de ce chalet de 5 m2 devant lequel une quarantaine de transats ont été installés pour accueillir la clientèle.

Les copropriétaires reprochent à la commerçante le non-respect du code de l'urbanisme, ainsi que la violation des règles d'hygiène. Ils demandent en cas de non-fermeture du chalet une compensation financière liée à la perte de valeur de leur bien.

Contacté par l'AFP, l'avocat de Lindsay Owen-Jones a refusé de s'exprimer.

«M. Owen-Jones, que je n'ai jamais rencontré personnellement, vient un mois dans la station, alors que nous y travaillons toute la saison d'hiver», déplore Mme Maertens après avoir souligné que le casse-croûte avait été bâti en 2005 «sur un terrain familial».