On ne peut avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière... Si elle croule sous les pétrodollars, la riche Norvège connaît ces jours-ci une pénurie de beurre au grand dam de ses citoyens inquiets pour leurs préparatifs de Noël.

Depuis plusieurs jours, la plupart des rayons crèmerie sont vides dans les supermarchés, des images peu dignes d'un pays disposant de l'un des PIB par habitant les plus élevés de la planète.

Selon Tine, le principal producteur de produits laitiers en Norvège, il manque entre 500 et 1000 tonnes de beurre pour couvrir la demande.

En cause? Un été pluvieux qui a appauvri la qualité des fourrages et donc la production laitière des cheptels, mais aussi une hausse de la demande, tirée par la popularité des régimes faibles en glucides qui prescrivent une alimentation riche en gras.

«Par rapport à 2010, la demande a augmenté de jusqu'à 30%», a déclaré à l'AFP le porte-parole de Tine, Lars Galtung.

La pénurie, qui devrait durer jusqu'en janvier, pose problème aux Norvégiens bien en peine pour confectionner leurs traditionnels biscuits à l'approche des fêtes de Noël.

Pour tenter de remédier à cette situation, la Norvège a augmenté ses importations en provenance de l'UE, mais le Danemark, un de ses fournisseurs a priori naturels, traîne des pieds pour protester contre les droits de douane imposés en temps normal à ses produits laitiers.

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, certains individus sans scrupules tentent de se faire du beurre aux dépens de ceux qui n'en ont pas: des plaquettes sont offertes sur des sites de vente en ligne avec des prix affolants qui peuvent dépasser 350 euros pour 500 grammes.

Vendredi dernier, un Russe a aussi été contrôlé par les douanes avec 90 kilos de beurre de contrebande dans ses bagages. La précieuse marchandise a été saisie.