Un Français installé aux États-Unis, Benoît Lecomte, a prévu de traverser le Pacifique à la nage au printemps prochain, un défi inédit de quelque 8800 km, qui devrait durer cinq mois.

«Ben» Lecomte, 44 ans, n'en est pas à son premier défi: en 1998, il avait été le premier homme à traverser l'Atlantique à la nage (5500 km), ralliant Cape Cod à Quiberon (France) en 73 jours, selon son entourage. Escorté par un bateau où il se reposait régulièrement, il nageait en moyenne six à huit heures par jour.

Architecte de formation et installé à Dallas, Ben Lecomte veut cette fois devenir le premier homme à traverser le Pacifique à la nage.

Il a déjà commencé à s'entraîner: «au moins quatre heures de natation par jour» dit-il à l'AFP. «Pour arriver, dans un ou deux mois, à huit heures par jour».

La natation, «c'est un peu monotone, mais c'est ma passion», explique ce natif d'Enghien-les-Bains, près de Paris.

Son départ est prévu le 14 avril prochain de Tokyo, «car le printemps offre les meilleures conditions climatiques».

Son périple doit se terminer, en principe cinq mois plus tard, à San Francisco.

Ben Lecomte sera à nouveau suivi par un catamaran de 55 pieds qui lui permettra de se reposer régulièrement. «Mais je repartirai exactement de l'endroit où je m'arrête de nager. Toute la distance, je vais la parcourir en nageant», insiste-t-il, espérant ainsi entrer dans le livre Guinness des records.

Nouveauté par rapport à 1998, il emporte avec lui tout un équipement pour rester connecté.

Tout en nageant, «je pourrai parler avec les personnes sur le bateau et recevoir des coups de téléphone grâce à un système qui s'adapte dans le masque», explique-t-il. Il n'a pour autant pas l'intention de l'utiliser en permanence.

Un petit écran, là encore adapté à son masque et connecté à un ordinateur, lui permettra également de lire ses mails et «d'y répondre grâce à un logiciel de 0reconnaissance vocale».

Une micro puce implantée sous sa peau permettra de le localiser et de suivre ses signes vitaux. Il sera filmé, et tout sera diffusé en direct sur Facebook, ajoute-t-il.

En 1998, Ben Lecomte avait essuyé plusieurs tempêtes et, avec les requins, la météo reste son principal souci.

Pour éloigner les requins, de petits appareils, dont l'un sera fixé à sa cheville, émettront un champ magnétique repoussoir.

Un filet sera également déployé en dessous de lui lorsqu'il nagera. Et si nécessaire, des personnes embarquées sur le bateau viendront en jet ski essayer de dissuader les indésirables.

Le but de cette traversée est de collecter des fonds pour la recherche contre le cancer, en souvenir de son père décédé de cette maladie, a expliqué le nageur qui espère que l'événement permettra de créer une «plateforme d'entraide» pour les malades du cancer.

Marié, Ben Lecomte admet que sa femme a «du mal» à s'enthousiasmer pour son projet.

«Mais c'est ma passion, c'est une partie de moi-même. Si je ne peux pas suivre ma passion, je serai malheureux et j'embêterai tout le monde», dit-il.