Six énormes escargots sont utilisés dans une station d'épuration des eaux de Saint-Pétersbourg pour déterminer la pollution de l'air provoquée par l'usine, a indiqué mardi une société municipale de la deuxième ville de Russie.

Trois escargots africains de type Achatina, équipés d'appareils à fibre optique pour contrôler le battement de leurs coeurs et leur activité motrice, respirent de l'air et la fumée s'échappant de l'usine, et trois autres, munis du même appareil, respirent à titre de comparaison un air dépourvu de cette fumée, explique la société Vodokanal dans un communiqué.

La fumée se dégage lorsque la vase est brûlée.

Ces escargots, qui peuvent mesurer jusqu'à 20 centimètres de long, ont été choisis car ils respirent avec des poumons -comme l'être humain- et ont une coquille à laquelle l'équipement peut être fixé sans leur nuire. Leur lenteur facilite aussi l'observation, relève par ailleurs Vodokanal.

«C'est une technologie unique qui a récemment été élaborée par l'Académie des sciences russes», a déclaré à l'AFP Oxana Popova, porte-parole de la société, sans préciser le coût du système.

Les mollusques sont placés dans une boîte ouverte où l'air environnant et la fumée sont mélangés. Plus l'air est pollué, plus le coeur et la respiration des escargots s'accélèrent, a précisé Mme Popova.

Pour effectuer les mesures, les mollusques sont placés sur un ballon flottant sur de l'eau dans une boîte dans laquelle l'air testé est introduit.

Interrogé par l'AFP, Greenpeace s'est dit sceptique quant à l'utilisation des mollusques pour contrôler la pollution.

«C'est de la poudre aux yeux. Il ne s'agit pas d'inventer de nouvelles méthodes d'évaluation, le problème est que Vodokanal n'est pas une structure transparente. L'année dernière, ils nous ont refusé l'accès à la station d'épuration pour prendre des échantillons d'eau», a déclaré à l'AFP Dmitri Artamonov, chef de la branche locale de Greenpeace.

«Quand on brûle la vase, cela dégage des dioxines. Je ne sais pas si les escargots souffrent de cancers, mais si oui, cela ne se manifestera pas immédiatement et ce n'est pas Vodokanal qui va nous en informer», a ajouté M. Artamonov, qui s'occupe de la surveillance de la pollution de la Neva, fleuve de Saint-Pétersbourg, et du golfe de Finlande.

Ce n'est pas la première expérience de ce type pour Vodokanal. La société utilise en effet depuis 2005 des écrevisses pour contrôler la qualité de l'eau dans la Neva. Leur coeur bat plus vite si leur environnement est pollué.