Le retour en force des punaises de lit au Canada a amené un politicien ontarien à demander l'élaboration d'une stratégie sanitaire nationale afin de traquer les bestioles vampiresques.

Elles s'immiscent dans les maisons, les appartements, les hôpitaux, les hôtels et les résidences étudiantes à travers le pays. Leurs morsures laissent des plaies rougeâtres qui causent des démangeaisons aux humains, dont le sang représente un mets de choix.

Selon l'Agence de la santé publique du Canada, les rapports émis par l'industrie du contrôle des insectes et des animaux nuisibles - mais également par les associations hôtelières et immobilières - démontrent que la prévalence des infestations a connu une hausse spectaculaire au cours des dernières années.

Cependant, ni l'agence fédérale, ni les ministères de la Santé des provinces, ni les dizaines de services de Santé publique municipaux ne compilent de données pour évaluer l'évolution de l'infestation.

Les punaises de lit ne constituent pas un dossier de Santé publique, donc leur présence ne doit pas être rapportée aux autorités sanitaires, invoquent-ils.

Faux, estime le député libéral provincial Michael Coll, qui organise un «Sommet de la punaise de lit» le 29 septembre à l'Assemblée législative de l'Ontario.

Selon lui, une infestation est «débilitante». Un tel événement, soutient-il, empêche les gens de dormir car ils ne savent pas comment réagir et quoi faire.

Alors que les représentants de la santé publique affirment qu'aucun cas de transmission infectieuse causée par des punaises de lit n'a été rapporté, il reste que des infections peuvent survenir si les gens grattent les endroits où ils ont été mordus.

Il peut en coûter des milliers de dollars afin d'exterminer ces insectes, qui ne possèdent pas d'ailes et qui peuvent mesurer jusqu'à 6 millimètres. Leur fertilité représente une véritable menace pour les propriétaires de maisons et de commerces: la femelle, dont la longévité est évaluée à un an, peut en effet pondre entre 200 et 400 oeufs.

«On peut voir à quel point ils peuvent inspirer la terreur, comme ce fut le cas avant l'ouverture du Festival du film de Toronto», soutient M. Colle, faisant allusion à la réaction qui avait suivi la publication d'un message sur Twitter. Celui-ci, qui annonçait à tort qu'une salle de cinéma de la Ville-Reine était infestée à l'aube de la fête du cinéma, s'était répandu comme une traînée de poudre sur les sites de divertissement.

Selon Michael Coll, il est difficile de combattre ces bestioles si personne ne surveille leur progression jusque dans les chambres à coucher des Canadiens.

«Le problème est là. Il n'y a aucune donnée ou information d'ordre scientifique au sujet de leur prolifération et de leur concentration. Avec un peu de chance, le sommet attirera l'attention et les ressources des provinces et du gouvernement fédéral. Ils doivent s'impliquer afin d'élaborer une stratégie nationale pour s'occuper de cette affaire», conclut M. Colle.

Le Bureau de santé publique de Toronto a constaté une recrudescence des cas d'infestation depuis 2009.

L'année passée, 1500 plaintes ou demandes de service ont été logées par le public. Entre janvier et juillet 2010, on en avait déjà compté 1076.