Alors qu'elle attend la nomination imminente d'un nouveau juge, la Cour suprême des Etats-Unis bruissait lundi d'un tout autre débat: la fermeture de sa porte principale dans le sens des entrées, pour des raisons de sécurité, mais au regret de deux de ses sages.

Finie la traditionnelle procession les matins d'audience le long du monumental escalier conçu par l'architecte du bâtiment, Cass Gilbert, au début des années 1930. Le public, les parties et les avocats rentreront désormais par une porte située sur le côté du bâtiment.

«Les 44 marches de marbre, les sculptures de Earle Fraser (...), le portique occidental avec ses huit paires de colonnes (...), le grand hall: chacun de ces éléments participe à l'objectif de la Cour, l'administration de la justice pour tous ceux qui la réclame», regrettent dans un communiqué Stephen Breyer et Ruth Ginsburg, deux juges nommés par Bill Clinton.

Ils insistent sur le caractère «symbolique» de l'interminable escalier, dont la seule évocation, rappellent-ils, suffit à caractériser la Cour suprême aux Etats-Unis.

Mais dans un communiqué annonçant le changement, la plus haute juridiction des Etats-Unis signale deux études de sécurité plaidant pour la fermeture de la porte principale aux entrées.

«Aucune autre Cour suprême dans le monde - y compris dans des pays comme Israël confrontés à des préoccupations de sécurité équivalentes voire plus importantes que nous - n'a fermé son entrée principale au public», protestent les deux juges Breyer et Ginsburg.