Curieux et croyants défilent depuis trois semaines dans un pavillon de la banlieue nord de Paris pour admirer une icône orthodoxe de la Vierge Marie dont les propriétaires jurent qu'elle «pleure» des larmes d'huile.

Depuis la mi-février, des curieux ou des dévots se présentent au compte-goutte à la porte d'un pavillon de Garges-lès-Gonesse pour voir cette représentation de la Vierge accrochée dans le couloir.

Dimanche, une famille a même fait le voyage en voiture depuis Cologne, en Allemagne, espérant assister à un miracle. Mais rien n'est arrivé: la petite icône en bois de la Vierge, accrochée près d'une fenêtre, ne suinte pas. En surface, on y distingue cependant des traces d'huile.

Il est pourtant difficile de dire s'il s'agit d'un miracle ou d'une supercherie.

Le propriétaire, Esat Altindagoglu, est formel: «Cela a commencé le vendredi précédant le Carême, le 12 février. Et jusqu'à hier (samedi), la Vierge n'arrêtait pas de pleurer», assure-t-il.

L'agent commercial de 46 ans, d'origine turque et libanaise, explique qu'un prêtre libanais avait offert l'icône à sa femme pour son anniversaire en 2006.

L'épouse, très croyante, jure qu'elle fut la première à avoir vu de l'huile couler. «C'était un matin. Je priais devant et j'ai remarqué qu'elle pleurait. Je me suis dit que quelque chose n'était pas normal», raconte Sevim Altindagoglu, les yeux mouillés par l'émotion.

«C'est un petit miracle, c'est sûr et certain. C'est un message envoyé par la Vierge et son fils», assure son mari.

Il affirme accueillir chaque jour une cinquantaine de personnes venues des autres régions françaises, voire d'Allemagne ou de Belgique.

Les visiteurs apportent souvent des morceaux de coton qu'ils imbibent de l'huile répandue sur l'icône, espérant un effet thaumaturgique.

«Une femme est venue à la mi-février en m'expliquant qu'elle ne parvenait pas à avoir d'enfant. Elle a pris un peu d'huile sur un mouchoir qu'elle a placé sur son ventre. Il y a deux jours, elle m'a rappelée pour me dire que, d'après son médecin, elle peut désormais avoir un enfant», témoigne Mme Altindagoglu.

Une messe orthodoxe devait avoir lieu en fin de journée dans le pavillon.