Un club bolivien de première division a décidé vendredi de renvoyer son entraîneur après que le technicien a aligné son fils de 12 ans en Championnat national dimanche dernier.

«Pour des raisons internes au club, nous avons décidé de nous séparer de l'entraîneur (Julio César) Baldivieso», a simplement affirmé le président d'Aurora, José Luis Montano.

«Mon papa m'avait dit qu'il me ferait débuter si on gagnait, les choses se sont passées différemment mais il m'a fait rentrer», commenta Mauricio après avoir touché quatre ballons dans ses 10 minutes en jeu, lors du match perdu par son club d'Aurora, de la ville de Cochabamba (centre), contre le FC La Paz de la capitale (1-0).

Quatre balles bien négociées par ce milieu meneur, dont un centre honnête mais sans danger, mais une sale 'semelle' par derrière sur la cheville, qui lui valut de sortir sur civière (avant de revenir). Incident qui provoqua un début de bagarre générale.

L'entraîneur, l'un des meilleurs du pays, a été très critiqué en particulier par des médecins qui estiment que le jeune joueur, s'il poursuivait sa carrière, pourrait souffrir de lésions graves, ses cartilages étant en phase de construction.

Julio Cesar Baldivieso a accusé certains dirigeants du club de ne pas reconnaître les qualités de son fils et a estimé qu'en Bolivie, «on coupait les jambes aux talents et à la jeunesse» pour donner priorités aux «étrangers».

L'entraîneur a annoncé que Mauricio resterait dans ce club «où personne ne veut de lui» au moins jusqu'à la fin du tournoi de clôture.

De son coté, le jeune joueur a affirmé à l'AFP qu'il n'existait pas d'âge limite dans la région pour jouer au football et a souligné qu'il était prêt «à 200%» pour de nouveau fouler une pelouse.

«Mon père est un héros et j'espère pouvoir jouer un jour pour le Real Madrid ou Manchester United», a déclaré le garçon âgé de 13 ans depuis mercredi.