Le zoo de Berlin a annoncé mercredi qu'il conservait Knut, son ours polaire star, moyennant 430 000 euros (697 000 dollars) versés à un autre parc animalier qui revendiquait cette poule aux oeufs d'or.

Le zoo de Berlin et celui de Neum-nster (nord), où réside Lars, géniteur de la vedette, sont parvenus à un accord à l'amiable pour régler leur différend sur le partage des millions générés grâce à Knut, notamment par les visites et les nombreux produits dérivés.

Ils évitent ainsi de laisser la justice trancher. Lors d'une audience devant le tribunal régional de Berlin en mai, le zoo de Berlin avait proposé d'acquérir Knut et Lars pour 350 000 euros (567 000 dollars), «le prix du marché pour les ours polaires», selon un porte-parole. Neum-nster demandait de son côté 500 000 euros (810 000 dollars). Le tribunal leur avait finalement laissé quelques mois pour trouver un accord.

«Nous nous réjouissons que cette affaire ait abouti à une conclusion convenable pour les deux parties», a déclaré mercredi le directeur du zoo de Neum-nster, Peter Dr-wa.

Son établissement avait prêté son ours polaire Lars au zoo de Berlin à des fins de reproduction. De son union avec l'ourse Tosca était né Knut en décembre 2006, devenu ensuite une vedette, et dont Neum-nster revendiquait la propriété.

Sur ce point, l'accord rendu public mercredi précise que «le zoo de Berlin devient propriétaire de Knut». L'argent sera versé en trois fois: 350 000 euros (567 000 dollars) dans les jours à venir, puis 40 000 euros (65 000 dollars) en 2010 et 40.000 euros en 2011.

Reste que, selon les médias berlinois, les revenus engrangés par le zoo de Berlin depuis le début de la «Knut-mania» dépassent largement les 430 000 euros (697 000 dollars).

Lors d'une conférence de presse mercredi, les responsables du parc berlinois se sont refusés à toute précision à ce propos. L'administratrice du zoo, Gabriele Thöne, a seulement indiqué que le nombre d'entrées avait augmenté «de l'ordre de 20 à 30%» avec l'effet Knut.

Mais selon la presse, le zoo a en fait augmenté ses revenus de quelque 6 millions d'euros en 2007/2008, uniquement grâce à Knut. Et encore ce montant ne tient-il compte que des entrées supplémentaires et des produits dérivés vendus au sein du zoo, mais pas des licences d'exploitation pour tous les produits fabriqués par des sociétés partenaires (bonbons «Knut»...).

La folie Knut avait saisi l'Allemagne pratiquement dès sa naissance, en décembre 2006. Premier ours né en captivité depuis 30 ans au zoo de Berin, il avait été rejeté par sa mère, sans raison apparente, et avait dû de ce fait être élevé au biberon par un soigneur du zoo - devenu à son tour très populaire, et décédé depuis.

Lors de sa première apparition publique, en mars 2007 (il ne pesait alors que 9 kilos, contre plus de 100 kilos aujourd'hui), l'ourson avait attiré quelque 500 journalistes, dont une centaine d'équipes de télévision du monde entier.

La fréquentation du zoo avait alors explosé, et la direction de l'établissement avait opportunément déposé son nom comme marque commerciale et lancé une série de produits dérivés: T-shirts, peluches, bonbons, jouets, chansons...

Au paroxysme de sa gloire, l'ourson s'affichait même à la Une des magazines people, dont Vanity Fair.

Récemment, les Berlinois s'étaient émus à l'idée que Knut puisse quitter la capitale pour déménager à Neum-nster. Une pétition pour son maintien au zoo de Berlin avait recueilli plus de 30 000 signatures.