Vice-champion du monde, le Français Romain Mesnil n'a plus d'équipementier mais il a eu l'idée, une perche à la main, de courir nu comme un ver en différents lieux emblématiques de Paris en quête d'un nouveau parraineur.

Sa vidéo furtive, qui dure 46 secondes et fait un "carton" sur la toile depuis vendredi dernier, a entamé sa véritable carrière ce mardi avec l'ouverture pendant 10 jours des enchères sur le site eBay.fr.

Selon ses initiateurs, elle a déjà été vue par quelque 300 000 personnes.

La perche est donc tendue en direction des marques et entreprises pour un «partenariat classique», mais aussi des particuliers.

En partant de l'assertion «en temps de crise, il faut être novateur», Mesnil s'est laissé convaincre par les responsables d'une agence de marketing sportif, avant de se piquer au jeu. Lui, l'ingénieur, beau gosse, marié et père de famille, qui se qualifie de «quelqu'un d'assez carré». Enfin le gendre idéal.

Le réalisateur, Julien Abraham, est un «pote» de longue date, a précisé le perchiste dont les courses, après une prise d'élan sur le parvis du Sacré-Coeur, ont eu pour cadre le Pont-des-Arts et la rue du Temple.

Pour Mesnil, la crise s'est invitée à l'automne dernier avec une offre de reconduction de contrat à la baisse, avant que l'équipementier ne le «lâche» sans attendre la réponse.

C'est ainsi que le médaillé d'argent des Mondiaux-2007 d'Osaka (Japon) a participé à la saison en salle avec une tenue noire frappée d'un point d'interrogation blanc sur l'emplacement réservé habituellement aux sponsors.

 

«Je n'ai pas de revanche à prendre, même si ce n'était pas très élégant. Ma revanche, c'est prouver que je suis toujours performant et ce jusqu'aux Jeux de Londres» en 2012, a-t-il expliqué.

L'athlète, âgé de 31 ans, a reconnu qu'il s'était beaucoup «amusé» et que son initiative avait reçu un accueil favorable, aussi bien de «certaines personnes de la fédération qui m'ont appelé, que de ma femme». «Elle a adoré même si, dans un premier temps, elle n'était pas très "chaude" car ça faisait un peu marché de l'occasion», a-t-il souligné.

En se mettant à nu, il veut cette fois trancher avec «l'image un peu austère que donne parfois l'athlétisme». «Or, ce n'est pas le quotidien. A l'entraînement, on se marre souvent», a indiqué Mesnil, qui prêche pour sa paroisse, la perche.

Il regrette ainsi que «les commanditaires vont de plus en plus vers les courses, notamment les épreuves des 100 m et 1500 m, au détriment des concours». Et souhaite que sa discipline s'émancipe hors des stades. Avec tenue de perchiste exigée, évidemment.