Près de 1000 charmeurs de serpents ont manifesté mardi à Calcutta, dans l'est de l'Inde, jouant de la flûte et réclamant le droit de se produire en public avec des reptiles vivants.

Les spectacles des charmeurs de serpents sont en théorie interdits en Inde depuis 1991, mais restent visibles dans le pays, notamment dans les zones touristiques et les petits villages. Raktim Das, secrétaire général de la Fédération indienne des charmeurs de serpents, a déclaré à la presse, en marge de la manifestation, que le gouvernement devait lever cette interdiction.

La technique des charmeurs, qui consiste à jouer de la flûte pour faire sortir un serpent de son panier, est transmise de père en fils. Les serpents sont sourds et leur «danse» est une réaction d'auto-défense à des vibrations qu'ils perçoivent comme menaçantes.

Les défenseurs des animaux dénoncent une pratique cruelle car les serpents ont parfois la bouche cousue, les crochets arrachés ou les glandes à venin percées pour protéger les manipulateurs. Shakti Banerjee, directrice de la Société de la protection de la faune et flore sauvages, plaide pour le maintien de l'interdiction car celle-ci a permis de limiter les mauvais traitements infligés aux reptiles.

De leur côté, les charmeurs estiment que leur mode de vie traditionnel est menacé par une loi sur la protection de la vie sauvage votée il y a huit ans. On compte environ 800 000 charmeurs de serpents en Inde, selon leur Fédération.