Atteint par la fièvre des JO, Wang Dasheng, tondeuse en main, n'a qu'une idée en tête: couper les cheveux des gamins de son quartier de Pékin en y modelant toute la gamme des symboles olympiques.

À la mi-juillet, M. Wang, enseignant en vacances et apparemment à la recherche d'un passe-temps, a commencé par le sien: un petit garçon de trois ans débordant d'énergie, Wu Zhonghua, sorte de Liu Xiang en miniature.

Le père, 37 ans, artiste amateur, a l'habitude de lui couper les cheveux, mais cette fois-ci il a placé la barre plus haut, décidant d'innover en matière capillaire.

«Je me suis dit que ce serait trop bête de rester sur une coupe banale», explique-t-il à l'AFP.

Sur le dessus de sa tête, le petit Wu exhibe désormais la silhouette stylisée et un peu dégingandée utilisée comme logo des jeux Olympiques de Pékin. Au-dessus de la nuque, on peut voir «2008».

«Allez la Chine, allez les JO», crie l'enfant, emporté lui aussi par la passion des cinq anneaux.

Un modèle original qui a déclenché l'intérêt des voisins.

«J'ai emmené notre fils au parc du quartier et tous les autres enfants ont voulu la même coupe de cheveux», raconte sa mère Feng Yamin, ardente supportrice de son mari.

Soutenu par les médias chinois, M. Wang s'est fixé l'objectif de couper les cheveux à 29 enfants, symbole de ces 29e Olympiades de l'histoire, les premières organisées par la Chine sur son sol.

«C'est une manière pour nous de participer aux Jeux. Nous ne pouvons pas aller voir des compétitions, car nous n'avons pas de billets, ces coupes de cheveux, c'est une manière de souhaiter bonne chance aux Jeux», dit sa femme.

«Le slogan des jeux est "Je participe, je contribue, je suis heureux". Chacun dans son domaine participe à sa manière. Par exemple, les policiers protègent les jeux, les journalistes écrivent des articles», explique Wu Dasheng.

«Je suis un Pékinois ordinaire et j'utilise mes dons artistiques. En voyant ces coupes de cheveux, les gens en garderont un souvenir pendant longtemps», espère-t-il.

Trois enfants d'une maternelle du quartier, celle de son fils, viennent de passer entre ses mains. Il est désormais arrivé au nombre de 26 après avoir obtenu, tout de même, l'accord des parents.

«J'en ai entendu parler aujourd'hui, je suis tout à fait d'accord, les maîtres leur enseignent plein de choses sur les jeux Olympiques. Il en sait déjà beaucoup, même s'il est encore petit», dit Wang Ping, 33 ans, maman du petit Li Da.

Ce garçon de cinq ans, un peu craintif au début, s'est vu gratifier d'un «J'aime la Chine» du plus bel effet.

«Le plus difficile, c'est sûrement les cinq mascottes, le reste c'est plus facile, mais les mascottes ont des lignes très détaillées et très fines, donc c'est plus compliqué à faire», juge le coiffeur amateur.

Jamais en panne d'idée, il pense déjà à un autre défi, pour étonner le quartier: entraîner deux jeunes filles de sa famille pour qu'elles réalisent avec leurs corps les caractères chinois composant «Pékin vous accueille».