(Montréal) Montréal multipliera par cinq la superficie du parc-nature des Sources, situé entre l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau et le Technoparc, qui deviendra à terme plus grand que le parc du Mont-Royal et permettra la protection des milieux naturels du secteur.

Le comité exécutif de la Ville a adopté vendredi un projet de règlement faisant passer à 219 hectares (2,19 kilomètres carrés) la délimitation du parc, qui est actuellement de 39 hectares.

Ce nouveau périmètre permettra d’intégrer au parc-nature des Sources le golf de Dorval et le Champ des monarques, un terrain fédéral qui a fait l’objet de différentes controverses dans les dernières années avec la construction projetée, puis annulée d’une usine de l’entreprise Medicom ou sa fauche par Aéroports de Montréal, actuel locataire des lieux.

Le périmètre englobe également des propriétés privées, précise la Ville, qui envisage la possibilité de faire des acquisitions, de conclure des ententes ou encore d’appliquer son droit de préemption.

« La nouvelle délimitation était une étape essentielle pour nous permettre de négocier avec les propriétaires privés afin de protéger au maximum les milieux naturels », a déclaré dans un communiqué la vice-présidente du comité exécutif, Caroline Bourgeois.

Ces milieux naturels sont notamment prisés des ornithologues amateurs, qui s’y rendent pour observer les quelque 200 espèces d’oiseaux qui y ont été recensées, dont la paruline, le grand pic ou le petit blongios, le plus petit héron d’Amérique du Nord, une espèce menacée.

On y trouve également de l’asclépiade, la seule plante dont se nourrissent les chenilles du papillon monarque, une espèce en voie de disparition au Canada, d’où le nom du Champ des monarques.

Promesse électorale

La mairesse Valérie Plante surpasse ainsi l’engagement pris durant la campagne électorale de 2021 de faire passer à 175 hectares la superficie du parc-nature des Sources.

L’agrandissement du parc-nature des Sources contribuera à l’atteinte de la cible de protection de 10 % de territoires terrestres de la Ville de Montréal, souligne l’administration Plante.

La nouvelle délimitation du parc doit maintenant être présentée au conseil municipal et aux conseils d’agglomération concernés pour y être adoptée, d’ici la fin de l’été.

Technoparc Oiseaux s’est dit encouragé par cette annonce, mais a rappelé qu’un engagement semblable avait été pris il y a 10 ans sans être mis en œuvre.

« Nous espérons que les actions suivront pour concrétiser la volonté exprimée par la Ville de Montréal », a déclaré à La Presse Katherine Collin, co-organisatrice de l’organisme qui milite pour la protection des milieux naturels du Technoparc.

La section québécoise de la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) voit dans cette annonce « l’affirmation d’une volonté politique claire » de protéger les derniers grands milieux naturels de l’île de Montréal et la biodiversité qu’ils abritent.

« Il faudra preuve de créativité et de détermination pour concrétiser le parc-nature des Sources, mais un important pas est franchi », a déclaré à La Presse le biologiste Alain Branchaud, directeur général de l’organisation.

La mobilisation de la société civile a contribué à cet agrandissement, souligne Équiterre, qui appelle la Ville « à accélérer le renforcement de la protection des milieux naturels dans l’ensemble de son territoire afin de freiner et inverser le déclin de la biodiversité », a déclaré le directeur des relations gouvernementales de l’organisation, Marc-André Viau.