Le conflit persiste au cimetière Notre-Dame-des-Neiges malgré les pressions du gouvernement Legault. Une offre globale de la direction vient d’être refusée par les deux syndicats, qui dénoncent une proposition encore largement « insuffisante ».

Dans un communiqué publié mardi, la Fabrique de la paroisse Notre-Dame soutient qu’elle « veut mettre fin au conflit de travail » rapidement. La direction affirme avoir rencontré les représentants des syndicats de ses employés d’opérations et de bureau le 2 juin, en présence du conciliateur, « afin de leur présenter une offre de règlement global qui a été refusée ».

C’est que l’offre ne suffit pas, affirme le président du Syndicat des travailleurs du cimetière, Patrick Chartrand. « Le plancher d’emploi, qui est le gros point de la négociation, ça n’a pas bougé », illustre-t-il, en rappelant que la direction veut fixer à 47 le nombre maximal d’employés réguliers, qui était jusque-là de 62.

« On a fait une contre-proposition qui impliquait de rétablir ce plancher sur cinq ans, pour arriver à un chiffre à la fin du contrat qui serait même légèrement inférieur à notre ancien chiffre de 62. On donnait du jeu à l’employeur, mais il a refusé d’en discuter », avance aussi le leader syndical.

Côté salaire, la direction affirme offrir des hausses de 20 % à ses employés sur cinq ans, passant de 59 600 $ en 2018 à 83 000 $ en 2027 pour les employés réguliers. « Les demandes d’augmentation salariale des syndicats du cimetière dépassent 30 %, ce qui représente le double de celle prévue dans l’entente conclue avec le syndicat des employés de la Basilique Notre-Dame le 30 mai 2023 », martèle la Fabrique.

« Les syndicats savent que la marge de manœuvre du cimetière est extrêmement limitée dans le contexte déficitaire actuel et que nous souhaitons rétablir un bon climat de travail », ajoute l’administration. Patrick Chartrand, lui, rétorque que l’offre salariale « n’a toujours pas de rétroactivité » et implique donc un « gel salarial au niveau des années passées ».

Un vote réclamé

N’empêche, la direction du cimetière demande aux deux syndicats de présenter son offre de règlement global à leurs membres « et de tenir un vote ». Une assemblée sera tenue mercredi pour présenter l’offre aux membres, mais d’emblée, le syndicat prévient « qu’il ne tiendra pas de vote ». « C’est clairement en dessous du mandat qu’on a de nos membres. On ne perdra pas de temps à les faire voter », conclut M. Chartrand.

Bref, le conflit risque encore de perdurer. À la mi-mai, le ministre du Travail, Jean Boulet, avait haussé le ton dans ce dossier, jugeant que le conflit dure « depuis trop longtemps ». Ce jour-là, de longues files avaient été vues devant le cimetière, qui avait exceptionnellement ouvert ses portes pour la fête des Mères.

Des usagers qui faisaient la file à l’extérieur du cimetière dès le début de la journée ont d’ailleurs réclamé l’aide du gouvernement pour mettre fin au conflit de travail. « Monsieur Legault, nous vous demandons de mettre fin à cette grève. Les familles souffrent », « Les enterrements sont un droit humain », pouvait-on lire sur des pancartes tenues par des citoyens, qui ont fait valoir leur mécontentement sur place.

Les employés du cimetière sont sans contrat de travail depuis décembre 2018. Les employés de bureau du cimetière sont en grève depuis septembre dernier, et les travailleurs de terrain, depuis janvier.