Les promoteurs privés qui développeront le secteur Bridge-Bonaventure veulent pouvoir y construire encore davantage de logements, en rognant sur l’espace prévu pour des espaces de bureaux.

La coalition Vision Bridge-Bonaventure a dévoilé mardi qu’elle demandait à la Ville un feu vert pour ériger 9500 logements dans ce secteur au sud-ouest du centre-ville. La vision actuelle de Montréal en prévoit « au moins » 7600.

« Ça prend du résidentiel pour faire vivre les commerces de proximité », a dit Serge Goulet, président du promoteur immobilier Devimco, en entrevue avec La Presse. « On n’est pas dans la confrontation [avec la Ville]. Nos chiffres sont appuyés par des études scientifiques. » Avec le taux de vacances actuel des tours du centre-ville, il serait inutile d’ajouter beaucoup d’espace de bureaux à quelques centaines de mètres, selon lui.

La vision que l’administration Plante propose pour ce secteur de Montréal est actuellement devant l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM). C’est dans ce contexte que la coalition Vision Bridge-Bonaventure a formulé sa demande.

Les entreprises qui la composent demandent aussi une accélération et une simplification du processus réglementaire une fois que la Ville de Montréal adoptera son plan global de développement du futur quartier. M. Goulet dit vouloir éviter que le projet s’empêtre dans d’énièmes consultations, voire des référendums.

« Il y a une urgence, a-t-il dit. On parle de crise climatique, on parle de crise du logement, on parle du centre-ville où la moitié des tours sont vides. Il ne faut pas se mettre à construire dans sept ou huit ans à une vitesse qui n’a pas de bon sens. »

Finalement, Vision Bridge-Bonaventure demande aussi une augmentation des hauteurs de construction maximales dans le secteur, ainsi que le droit de bâtir à proximité immédiate du fameux Silo #5.

L’élu responsable de l’urbanisme au comité exécutif de la Ville de Montréal, Robert Beaudry, n’a pas voulu se prononcer sur le fond des demandes des promoteurs privés, mais a salué leur implication dans le processus consultatif.

« Je suis ravi qu’ils déposent un mémoire à l’OPCM », a dit M. Beaudry en marge d’une annonce pour le développement de l’écoquartier Lachine-Est. « On va prendre connaissance du mémoire, on va prendre connaissance du rapport de l’OPCM pour arriver par la suite avec un plan directeur révisé. »

Il a ajouté : « Il faut qu’on s’assure que la densité qu’on ait là-bas soit répartie de façon intelligente ».