Les pompiers de Montréal inspectent de moins en moins de bâtiments dans les dernières années, révèle leur rapport annuel présenté mardi à l’hôtel de ville de Montréal.

Le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), a effectué 11 527 inspections et suivis d’inspection en 2022, soit 40 % de moins qu’en 2021 et 52 % de moins qu’en 2018.

L’état-major des pompiers fait valoir que ses préventionnistes se sont concentrés sur les immeubles à haut risque plutôt que de multiplier les visites.

« Ce qu’on a commencé à changer, […] c’est de mieux cibler nos activités d’inspection dans les endroits où ça fait une différence », a fait valoir le chef du service, Richard Liebmann, en point de presse. « Avant, on était vraiment axés sur la quantité d’inspections : si on inspecte un bungalow, c’est sûr que ça va plus vite et qu’on peut en faire plus que si on inspecte un bâtiment de grande hauteur plein de personnes âgées. »

Il y a deux semaines, M. Liebmann affirmait pourtant que le SIM avait « toujours poursuivi un nombre stable d’inspections ». « Ce n’était pas une erreur », a assuré M. Liebmann mardi, expliquant que ses inspecteurs n’avaient jamais « ralenti le rythme » des visites.

L’élu d’opposition Abdelhaq Sari n’était pas convaincu par les explications de l’état-major.

« Il y a un nombre d’inspections qui a baissé de manière très drastique », a-t-il dit. « C’est sûr que c’est très inquiétant. Est-ce que c’est lié aux effectifs ? Est-ce que c’est lié à l’intérêt ? Est-ce que c’est lié à l’efficience ? Je n’en ai aucune idée. »

Il y a trois semaines, le SIM s’est retrouvé au centre d’une controverse après que le Globe and Mail ait révélé qu’un moratoire avait été instauré en 2018 sur une partie de l’application de la réglementation municipale en matière de sorties de secours.

Le service a aussi connu son incendie le plus meurtrier des dernières années dans la métropole, qui a tué sept personnes dans le Vieux-Montréal cet hiver.