Les automobilistes ne s’en rendent peut-être pas compte, mais Montréal trouve de moins en moins de nids-de-poule dans son réseau routier. Le plus récent bilan de ses opérations de colmatage témoigne des efforts de la métropole pour améliorer l’état de ses chaussées, mais demeure cependant tributaire des conditions météo hivernales de plus en plus extrêmes.

Depuis le début de l’année 2023, la Ville de Montréal a réparé plus de 111 000 nids-de-poule sur son territoire, un bilan supérieur à l’année précédente, avec 96 800 nids-de-poule réparés, mais tout de même nettement en dessous de la moyenne annuelle des années 2017, 2018 et 2019 avec 176 461 trous bouchés par année.

Selon Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville de Montréal, la hausse de 2023 par rapport à 2022 est attribuable « à un hiver particulièrement difficile ». « On a eu 30 cm [de neige] de plus que d’habitude et plus de fluctuations de température et ça, ça occasionne généralement plus de nids-de-poule », précise-t-il.

Malgré cette hausse, les chiffres indiquent clairement une tendance à la baisse, « une amélioration rendue possible grâce aux investissements dans les travaux de voirie », soutient Philippe Sabourin. Montréal a d’ailleurs adopté un plan de 880,6 millions sur 10 ans (2023-2032) dans des « programmes de planage-revêtement visant à prolonger la durée de vie utile des chaussées et éviter la prolifération des nids-de-poule ».

La Ville estime que 30 % de ses rues sont « dans un mauvais état », selon son porte-parole.

Moins de nids-de-poule signifient aussi moins de plaintes, constate la Ville. Depuis le début de l’année, Montréal a reçu 3600 plaintes pour des trous dans la chaussée, alors qu’il y en a eu 5400 l’année précédente. En 2019, la Ville avait reçu 8000 plaintes à ce sujet.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Un véhicule Pyhton 5000 peut réparer jusqu’à 300 nids-de-poule par jour.

Depuis environ cinq ans, la Ville dispose de véhicules Python 5000 qui permettent d’effectuer plus rapidement les réparations de nids-de-poule. Montréal possède quatre camions Python 5000 et recourt aux services d’un sous-traitant disposant de huit autres véhicules semblables.

Un seul conducteur au volant d’un tel véhicule peut réparer jusqu’à 300 nids-de-poule par jour. Depuis le début de l’année, six opérations de réparation ont eu lieu avec les 12 véhicules à la disposition de la Ville.

Chaque trou est aussi géolocalisé au cours de l’opération, ce qui permet aux autorités de faire un meilleur suivi des voies qui ont été réparées. « Ça prend juste un opérateur, c’est plus sécuritaire, c’est plus rapide », signale Philippe Sabourin.