L’administration Plante recule « jusqu’à nouvel ordre » sur sa décision d’élargir les heures tarifées pour le stationnement de rue au cœur de Montréal, le temps de pouvoir échanger avec le milieu commercial. Si ces mesures ne sont pas remises sur pied « d’ici la fin de l’année », la Ville prévoit de perdre jusqu’à 7,2 millions.

Dans des documents adoptés au comité exécutif mercredi, Montréal convient en effet « de retirer, jusqu’à nouvel ordre », sa politique d’élargissement, en jugeant « que le retour aux plages horaires en vigueur au 1er janvier permettra de favoriser le déploiement de la Politique de stationnement ».

Plus loin, l’administration municipale s’inquiète toutefois que « le retrait de la tarification modulaire et de la modification des plages horaires dans les cinq secteurs spécifiques du centre-ville » correspondrait à « une perte de revenus de 7,2 millions entre le 1er avril et le 31 décembre 2023, si ces mesures ne sont pas remises en œuvre d’ici la fin de l’année ».

On précise d’ailleurs que « ce retrait ne concerne cependant pas la hausse tarifaire qui est appliquée sur les espaces de stationnement tarifés sur rue depuis le 1er avril 2023 et qui est liée à la majoration annuelle des tarifs ».

L’élargissement des heures payantes des parcomètres devait en pratique être appliqué à partir du début du mois d’avril par l’Agence de mobilité durable (AMD), selon son plus récent budget. Mais à la mi-avril, la Ville s’était retrouvée dans la controverse alors que de nouveaux autocollants avaient été aperçus au centre-ville sans aucune annonce officielle, et sans que les commerces n’aient été informés.

Sous le feu des critiques, la Ville avait mis le projet sur pause. « C’est un cafouillage administratif. Ce qui est arrivé, c’est très regrettable, mais c’est un enjeu de séquençage. L’Agence est partie bien vite, un peu seule de son bord », avait expliqué la responsable du transport au comité exécutif, Sophie Mauzerolle.

Heures élargies

D’après les autocollants aperçus, les parcomètres seraient dorénavant en vigueur la semaine de 8 h à 23 h, alors que l’horaire actuel est de 9 h à 21 h. Le samedi, la période tarifée serait maintenant de 9 h à 23 h, contre de 9 h à 18 h jusqu’ici, et le dimanche, de 9 h à 18 h, tandis que l’horaire est actuellement de 13 h à 18 h.

Pour la suite, la Ville promet qu’une « stratégie de communication sera prévue, en accord avec le Service de l’expérience citoyenne et des communications », afin d’éviter de reproduire une telle controverse.

Le directeur général de la Société de développement commercial (SDC) Montréal centre-ville, Glenn Castanheira, avait déploré un processus pour le moins « flou » dans ce dossier. « Ça a vraiment l’air d’être passé entre deux chaises. Eux-mêmes, à la Ville, ne semblaient pas trop au courant de ça. Et nous, on n’a jamais été consultés », a-t-il notamment regretté.

Lundi, l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal a formellement demandé à l’administration Plante de revenir sur sa décision de façon permanente. « L’administration mériterait une contravention pour la façon dont elle gère les horaires de stationnement », a même lancé le chef de l’opposition, Aref Salem, en conférence de presse au square Philips.