(Paris) Le Port de Montréal acceptera de se tasser un peu, au sud du centre-ville, pour permettre à l’administration Plante de réaliser ses projets au bord du Saint-Laurent.

C’est ce qu’a assuré vendredi le grand patron de l’administration portuaire, Martin Imbleau, en entrevue avec La Presse.

« On est tout à fait ouverts à déplacer certaines de nos installations près du siège social pour [accueillir], par exemple, beaucoup plus de pistes cyclables et avoir une meilleure intégration », a-t-il assuré, attablé à la résidence de l’ambassadeur du Canada à Paris.

M. Imbleau se trouvait à Paris pour rencontrer des partenaires français, dans le contexte de la tournée européenne de Valérie Plante. La mairesse a aussi ratifié une entente internationale, déjà signée par le Port, qui souligne l’importance de la collaboration entre villes et ports partout sur la planète.

IMAGE TIRÉE D’UN DOCUMENT MUNICIPAL OBTENU PAR LA PRESSE

Hypothèse d’aménagement qui montre de nouveaux projets résidentiels à la Cité-du-Havre, à la pointe du Moulin et au bassin Wellington, ainsi qu’un projet commercial au parc d’entreprises de la Pointe-Saint-Charles.

L’administration Plante, justement, mène deux grands projets tout près des installations portuaires : la création d’un quartier d’au moins 7600 logements dans le secteur Bridge-Bonaventure et la transformation en parc linéaire de la berge du Saint-Laurent qui accueille actuellement l’autoroute Bonaventure. Ottawa veut reconstruire l’artère plus loin du fleuve.

On va débourser des sommes des deux côtés pour avoir de meilleures pistes cyclables pour que les gens viennent voir le port.

Martin Imbleau, président-directeur général de l’administration portuaire de Montréal

Évoquant l’avenue Pierre-Dupuy – la langue de terre où est situé Habitat 67 et qui devrait accueillir des centaines de nouveaux logements dans le cadre du développement de Bridge-Bonaventure –, « aujourd’hui, c’est une allée qui ne paie pas de mine », a continué le PDG. « Il y a un projet dans les cartons pour améliorer grandement – par nous et par la Ville – les infrastructures, pour embellir le coin et mettre en valeur le port. »

D’autres demandes à venir

Valérie Plante a accueilli favorablement cette ouverture du Port de Montréal.

Le secteur Bridge-Bonaventure et ses environs
  • Vue aérienne du secteur Bridge-Bonaventure, avec le siège social de l’administration portuaire de Montréal situé non loin du fleuve (à droite)

    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    Vue aérienne du secteur Bridge-Bonaventure, avec le siège social de l’administration portuaire de Montréal situé non loin du fleuve (à droite)

  • Le secteur, traversé par l’autoroute Bonaventure, se trouve au sud du centre-ville de Montréal.

    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    Le secteur, traversé par l’autoroute Bonaventure, se trouve au sud du centre-ville de Montréal.

  • Le siège social de l’administration portuaire de Montréal (au centre) jouxte le fleuve Saint-Laurent, tout près du pont Victoria.

    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    Le siège social de l’administration portuaire de Montréal (au centre) jouxte le fleuve Saint-Laurent, tout près du pont Victoria.

  • Le secteur Bridge-Bonaventure est également limitrophe de Pointe-Saint-Charles, à l’ouest.

    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    Le secteur Bridge-Bonaventure est également limitrophe de Pointe-Saint-Charles, à l’ouest.

  • À l’est de la zone se dessinent Habitat 67 et le Vieux-Port de Montréal.

    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    À l’est de la zone se dessinent Habitat 67 et le Vieux-Port de Montréal.

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« Il démontre l’ouverture que le Port de Montréal a à travailler avec la Ville. C’est ça que je veux faire aussi : travailler avec nos grands partenaires économiques pour trouver des solutions quand il y a par exemple des enjeux de cohabitation », a-t-elle dit.

La mairesse, qui réitère souvent sa volonté de redonner leur fleuve aux Montréalais, a besoin de la collaboration de l’administration portuaire pour concrétiser ses projets. « Ils ont investi et ils étaient présents pour la plage de l’Est, les terrains dans ce coin-là. Il y a encore des possibilités d’avoir d’autres terrains, a-t-elle continué. Ce ne sera pas la dernière fois qu’on va travailler avec le Port pour la question de l’accès aux berges. »

Martin Imbleau a reconnu que le Port de Montréal ne se souciait pas suffisamment dans le passé de ses relations avec la population qui l’entoure. « Un port, historiquement, ça a été développé pour des besoins commerciaux, a-t-il dit. C’était nécessaire, mais aujourd’hui, c’est insuffisant. Il faut qu’on ait une pensée holistique, il faut qu’on soit au service des citoyens. »

Lisez l’article « Secteur Bridge-Bonaventure : plus de Montréalais près du fleuve »