Les trottinettes électriques en libre-service, qui ont disparu des rues de Montréal après une seule saison, en 2019, seront de retour l’été prochain dans les allées du parc Jean-Drapeau, où l’on tente de réduire la circulation automobile.

Le comité exécutif de la Ville de Montréal a adopté mercredi dernier, à huis clos, un règlement pour permettre l’implantation de ce service sur les îles Notre-Dame et Sainte-Hélène, avec un parc de 100 à 200 trottinettes, du 24 juin au 15 novembre 2023.

Parmi les six grandes priorités d’action définies par la Société du parc Jean-Drapeau (SPJD) dans son Plan directeur 2020-2030, adopté en 2021, figure celle « d’éliminer la circulation automobile du Parc et d’offrir une option de mobilité durable », rappellent les documents présentés au comité exécutif.

La SPJD émet également le souhait de “miser sur les expériences de mobilité pour découvrir le Parc”.

Extrait du document de la Société du parc Jean-Drapeau

Parmi les exigences imposées au futur exploitant du service, on retrouve l’obligation d’implanter un système GPS pour localiser chaque trottinette en temps réel, empêcher son verrouillage ailleurs que dans les zones prévues, en limiter la vitesse et empêcher l’accès à certaines zones.

Il devra aussi fournir un casque protecteur pour chaque usager.

Les trottinettes ne devront pas faire obstruction à la circulation, notamment des piétons et des personnes à mobilité réduite, précise-t-on également.

Échec à Montréal

Ces engins électriques ont été offerts en libre-service dans les rues de Montréal au cours de l’été 2019, mais l’expérience s’est soldée par un échec : à peine 20 % des trottinettes étaient stationnées dans les aires réservées. Elles se retrouvaient dans des endroits où elles nuisaient à la circulation, ce qui a incité l’administration municipale à les interdire après quelques mois.

Outre le stationnement problématique, leur cohabitation avec les piétons et les cyclistes a été difficile.

On a aussi constaté que beaucoup d’utilisateurs des trottinettes ne respectaient pas le Code de la sécurité routière en ne portant pas de casque : 324 constats d’infraction avaient été donnés par la police montréalaise.

Une porte-parole du parc Jean-Drapeau, Jessica Gaulin, a indiqué vendredi que la technologie de géolocalisation permettra à l’exploitant d’exploiter un système de gardiennage virtuel pour contrôler, en temps réel, chaque trottinette en fonction de sa position géographique et envoyer des messages instantanés à son utilisateur, ce qui devrait éviter les écueils rencontrés dans les rues de Montréal.

Le casque sera aussi obligatoire pour les usagers des trottinettes sur les îles, mais Mme Gaulin n’a pas précisé quelles seront les mesures d’hygiène mises en place pour ces casques partagés.

Moins de voitures

Actuellement, les voies de circulation automobile et les stationnements occupent 10 % de la superficie du parc Jean-Drapeau. Lors du dévoilement de son nouveau plan directeur, il y a deux ans, la Ville annonçait vouloir réduire de 80 % les espaces de stationnement, et permettre seulement aux autobus, aux véhicules d’entretien et aux camions de livraison de circuler dans les îles.

De nombreux stationnements doivent être remplacés par des espaces verts et des canaux fluviaux. On prévoyait concentrer l’offre de stationnement près du Casino de Montréal, de La Ronde et dans un nouvel édifice multifonctions à construire près du pont Jacques-Cartier.

Des espaces de stationnement doivent notamment disparaître au profit d’une promenade de 15 kilomètres longeant les berges.