Devant un « contexte budgétaire difficile », la Société de transport de Montréal (STM) annonce une restructuration « organisationnelle » ayant pour effet de limoger trois directeurs exécutifs et de modifier le poste d’un autre. Ces changements permettront de « baisser de 8 % » la masse salariale du comité de direction.

Dans un communiqué, l’organisme a confirmé vendredi qu’à compter du 13 février, « son comité de direction comptera désormais cinq directions exécutives, plutôt que huit, ainsi que deux directions générales adjointes ». « L’ensemble des responsabilités et des expertises des employés de la STM sera intégré au sein de ces nouvelles directions », précise-t-on.

Selon nos informations, trois haut placés perdent ainsi leur poste à la STM : la directrice expérience client et activités commerciales, la directrice à la planification, à l’entretien, aux infrastructures et à l’approvisionnement, puis la directrice à la direction de l’ingénierie et des grands projets. Le directeur exécutif de l’entretien bus, lui, conserve son emploi, mais deviendra maintenant directeur principal de la même division.

La société dit avoir à « se repenser » face à de « nouvelles habitudes de déplacements de sa clientèle », de manière à « faire évoluer ses façons de faire en matière de planification et de livraison de service afin d’offrir plus de flexibilité et de performance aux plus grands bénéfices de nos clients ».

Cette nouvelle structure organisationnelle permettra aussi de maximiser la collaboration et l’agilité au sein de la STM en plus de mettre en place les assises nécessaires à la transformation vers le tout-électrique.

Extrait du communiqué de la STM

Marie-Claude Léonard, directrice générale de la STM, affirme quant à elle dans une déclaration : « Le contexte dans lequel nous évoluons continue de nous mettre au défi et de nous inspirer à changer. » « Il est crucial que l’on se dote d’une structure transversale pour mieux épauler nos employés dans la livraison de notre service, et ce, au bénéfice de tous les Montréalais », a-t-elle dit.

Une indemnité pour se repositionner

Par courriel, le porte-parole de la société de transport, Philippe Déry, a précisé : « Nous accompagnons et soutenons les employés qui nous ont quittés selon les standards de l’industrie. » « Nous leur offrons un soutien professionnel pour les aider à se repositionner sur le marché du travail », a-t-il dit, sans s’avancer davantage sur les modalités de cette indemnité de départ.

M. Déry soutient que « les changements organisationnels annoncés aujourd’hui auront pour effet de baisser de 8 % la masse salariale du comité de direction ». « L’impact est mineur sur l’ensemble de la masse salariale de la STM », précise-t-il toutefois.

Le tout survient alors que la STM est, plus que jamais, à la recherche de nouveaux fonds pour dégager des revenus. En novembre, en présentant son budget annuel, la société avait annoncé un trou budgétaire de 78 millions, une hausse significative par rapport aux 43 millions de l’année précédente.

Plus tôt cette semaine, lundi, le président du conseil d’administration, Éric Alan Caldwell, s’était dit toujours « en recherche de revenus » auprès de ses bailleurs de fonds. Ce jour-là, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, avait annoncé le lancement d’une série de consultations, en mars, pour trouver des solutions à la crise du financement. Québec veut « rationaliser » les dépenses et mettre sur pied un plan de financement sur cinq ans d’ici la fin de 2023. L’idée d’une nouvelle taxation semble toutefois exclue.

Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on soutient que « cette restructuration démontre que la STM ne ménage aucun effort pour améliorer l’efficacité de ses opérations dans un contexte budgétaire difficile ». « Le montant qui sera versé par l’ARTM à la STM fait toujours l’objet de discussions, et nous réitérons l’urgence d’assurer aux sociétés de transport un financement à la hauteur des besoins », note l’attachée de presse, Catherine Cadotte, à ce sujet.

En savoir plus
  • 900 millions
    Au Québec, le manque à gagner risque d’atteindre les 900 millions d’ici cinq ans, les revenus provenant des usagers ayant fortement diminué durant la pandémie. Dans toutes les sociétés de transport, un consensus se dégage clairement : il faut diversifier les sources de revenus.
    source : association du transport urbain du québec