Fady Dagher a prêté serment comme 42chef de l’histoire de la police de Montréal, jeudi, en promettant de donner la priorité au recrutement de nouveaux policiers.

« Je serai loyal et porterai vraie allégeance à l’autorité constituée », a promis M. Dagher en prononçant son engagement, au cours d’une cérémonie solennelle, avec cornemuses, képis et proclamations à haute voix. La directrice par intérim Sophie Roy lui a transféré le drapeau cérémonial du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), par l’entremise de la mairesse Valérie Plante.

Originaire du Liban et ayant grandi en Côte d’Ivoire, il est devenu le premier représentant de la diversité culturelle à la tête de la police.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

La mairesse de Montréal Valérie Plante et le nouveau chef du SPVM Fady Dagher

Être policier, c’est « le plus beau métier du monde », a affirmé l’officier dans sa première allocution comme chef de police.

« Le recrutement et la rétention » des nouveaux policiers, c’est « ma première priorité », a-t-il dit, avant d’adresser un message aux futurs policiers. « Oui, la vie est plus chère à Montréal. Oui, le travail est plus intense. […] Mais rappelez-vous pourquoi vous vous êtes inscrit en techniques policières. » Par la suite, en conférence de presse, il l’a affirmé sans ambages : « Il en manque, des policiers, au SPVM.»

Deuxième priorité : « il est impératif de rapprocher la police de la population. Et ça fonctionne dans les deux sens », a-t-il dit. « La police est devenue, un peu malgré elle, un filet social. […] Il s’agit d’une mission pour laquelle nous n’avions pas été formés initialement et pour laquelle nous n’avons pas toujours les ressources nécessaires. » Troisième priorité : « nous avons beaucoup trop d’armes qui circulent illégalement sur l’île », a dit M. Dagher, qui a annoncé vouloir « donner davantage de robustesse » aux enquêtes dans ce domaine.

Un match parfait

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, semblait entièrement satisfaite du choix de Montréal : « bon retour au SPVM, Fady », a-t-elle dit.

« Je pense que c’est un match parfait. M. Dagher a une vision de la sécurité qui allie prévention et répression. Ça correspond à ce que veut notre administration », a-t-elle expliqué en conférence de presse. « Je suis confiante et excitée. C’est un enjeu important pour les Montréalaises et les Montréalais : s’assurer que nos quartiers soient sécuritaires. »

Quelques minutes plus tôt, dans son allocution, la mairesse de Montréal affirmait que le nouveau chef de police arrivait à un moment critique. « Nos sociétés sont bousculées et elles sont en pleine transformation : par la COVID-19, par l’augmentation de la violence armée, par la précarité que l’on voit dans nos rues et par l’augmentation de la violence chez les jeunes, notamment », a-t-elle dit. La méthode Dagher est la bonne pour « mobiliser » les policiers afin de faire face à ces défis, de l’avis de la mairesse.

Le ministre de la Sécurité publique du Québec, François Bonnardel, s’est dit impatient de pouvoir collaborer avec M. Dagher.

C’est un retour au bercail pour Fady Dagher, devenu chef de police de Longueuil en 2017 après une carrière au SPVM.

L’homme de 54 ans a été choisi avant les Fêtes par un comité de sélection municipal. Sa nomination a rapidement été approuvée par l’administration Plante, puis par Québec.

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