La Ville de Montréal veut implanter « des temps de traverse plus longs » sur l’ensemble de ses intersections avec feux de circulation. Une centaine de feux sonores supplémentaires, permettant aux personnes aveugles ou malvoyantes de traverser la rue en toute sécurité, sont toutefois toujours en attente d’installation.

En ce moment, le tiers des 2344 intersections avec feux de circulation de la métropole, soit 771 d’entre elles, répondent aux nouveaux standards de déplacement universel, ce qui correspond à une vitesse de déplacement d’environ 1,1 m par seconde. L’objectif est d’avoir appliqué ces temps de traverse sur toutes les intersections d’ici sept ans, en 2029.

« On est en train de revoir toutes les intersections avec feux, à un rythme d’à peu près 250 par année », a indiqué mercredi soir le chef d’équipe du Service de l’urbanisme et de la mobilité (SUM), Bartek Komorowsk lors d’une commission sur l’accessibilité universelle. « Il y aura des possibilités de devancer des interventions à certains endroits », notamment les secteurs accidentogènes, a-t-il précisé.

Selon lui, l’un des défis sera d’« intégrer des feux sonores et des temps de traverse plus longs aux feux de circulation en minimisant le temps d’attente de tous les usagers ».

Aujourd’hui, 280 traverses ont par ailleurs des feux sonores, un peu plus de 10 % d’entre elles. « Au moment de rédiger notre document, on avait 92 traverses sonores en attente à implanter. De ces 92, il y en a 58 pour lesquelles les plans étaient prêts et les travaux sont déjà programmés », a détaillé l’ingénieure Elise Cécyre.

Quelque 22 feux sonores seront implantés « via des projets de réaménagements de rue » après la saison hivernale, et 36 par l’entremise du Programme de maintien de l’actif des feux de circulation. Règle générale, une fois les évaluations complétées, l’installation d’un feu sonore prend moins d’un an.

Le SUM rappelle toutefois que « lorsque l’implantation se fait dans le cadre d’un projet réaménagement de rue, le délai entre la réception de la demande et la mise en service des feux sonores peut être long si le projet s’échelonne sur plusieurs années ». C’est le cas, par exemple, pour le Service rapide par bus (SRB) Pie-IX.

De l’impact des chantiers

Montréal compte aussi « implanter les signaux sonores dans le bon axe en utilisant le mobilier existant autant que possible, et assurer l’alignement des corridors de marche lorsqu’on raccorde un nouvel aménagement à l’existant ». La Ville vise également une amélioration du suivi des chantiers routiers pour « réduire l’écart entre la conception et la mise en œuvre des aménagements ».

La conseillère associée au comité exécutif, Marianne Giguère, a quant à elle reconnu mercredi que la popularité grandissante des projets de piétonnisation mis en place l’été à Montréal appelait à une réflexion sérieuse en matière de mobilité réduite.

« Les commerçants font de bonnes affaires, les gens les apprécient, mais pour des personnes avec des handicaps visuels, ça complique les choses puisqu’elles perdent leurs repères [fournis par la circulation automobile]. C’est un problème sérieux pour lequel il faut trouver des solutions », a-t-elle dit.

Cela dit, « le paradigme du tout-à-l’auto à tout prix est définitivement en train de changer », a poursuivi Mme Giguère. La volonté de faire plus de place aux transports actif et collectif « est plus grande que jamais, et les investissements aussi », a-t-elle conclu.