Montréal assure qu’elle discute avec plusieurs fournisseurs afin d’identifier de « meilleurs prix » pour réaliser le prolongement du Service rapide par bus (SRB) Pie-IX jusqu’à la rue Notre-Dame Est, qui avait été mis sur pause cet automne en raison de coûts trop élevés.

« On est en démarchage présentement pour voir comment on va retourner sur le marché, solliciter nos partenaires pour avoir des meilleurs prix, et surtout rencontrer les budgets qu’on avait mis de l’avant », a expliqué vendredi le directeur des projets de mobilité durable, David Therrien, en marge de l’étude publique du budget 2023 de la Ville.

M. Therrien ne cache pas qu’il faudra faire vite pour trouver plus d’options. « Si on ne va pas de l’avant dans les prochaines années, j’ai peur que le projet prenne beaucoup trop de temps à se réaliser », a-t-il soulevé. Le gestionnaire avoue aussi que certains partenaires financiers de la Ville – quoique soutenant l’idée d’un prolongement – « ont quand même des soucis de disponibilité financière dans la région métropolitaine ».

En septembre, la Société de transport de Montréal (STM) avait annulé l’appel d’offres pour le prolongement du SRB vers Notre-Dame en raison d’une explosion des coûts. À ce moment, deux soumissions avaient été reçues – une de 181 millions et une autre de 135 millions – alors que le budget prévu par Québec était de seulement 78 millions.

« Cette année, on a perdu du temps. […] Il ne faut pas perdre le momentum de ce projet-là », a d’ailleurs clairement évoqué M. Therrien au cours de l’audience publique, en vantant toutefois le travail rigoureux du personnel au bureau de projet sur le SRB, « qui connaît très bien le dossier ». « Ce n’est pas un moment pour interrompre le projet », a-t-il encore insisté.

523 millions jusqu’ici

À ce jour, le prolongement allant jusqu’à la rue Notre-Dame Est – qui a été mis sur pause – est toujours prévu. En novembre, au moment de l’inauguration du tronçon complet sur Pie-IX, le directeur principal du projet du SRB Marc Dionne affirmait que la STM pourrait faire des annonces « bientôt ».

Initialement fixé autour de 300 millions, le budget du SRB Pie-IX a connu plusieurs dépassements de coûts dans les dernières années. En incluant l’ajout de Notre-Dame, la facture du projet était montée à plus de 650 millions. Officiellement, le budget est actuellement de 523 millions, sans compter Notre-Dame.

À terme, la Ville évalue qu’un « gain de temps de l’ordre de 30 % » par rapport à auparavant est envisageable pour les usagers du SRB, ce qui sera plus rapide qu’en voiture. Cela correspond à environ 10 à 15 minutes de gain par rapport aux 40 minutes que prenait jusqu’ici un trajet partant du métro Henri-Bourassa. Les bus seront alimentés au diesel, mais l’objectif est d’aller vers l’électrique aussitôt que possible.

Un numéro central d’ici février

Qui faut-il appeler à Montréal lorsqu’une entrave à la mobilité bloque la circulation ? Pour l’instant, c’est la police, mais ce ne sera bientôt plus le cas. D’ici février « au plus tard », l’Agence de la mobilité durable promet d’avoir rapatrié toutes les demandes d’intervention en matière de surveillance du stationnement en son centre. « On va pouvoir donner un numéro aux citoyens qu’ils pourront systématiquement appeler dès qu’ils voient une entrave de stationnement, et l’Agence interviendra le plus rapidement possible. C’est un service qui va être offert sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Je pense qu’on va voir un net gain pour le service offert aux citoyens », a expliqué vendredi le DG de l’organisme, Laurent Chevrot.

Moins de feux de circulation modernisés

La modernisation des feux de circulation est au ralenti à Montréal. Une cinquantaine d’intersections qui devaient être sécurisées cette année ne le seront finalement pas, en raison notamment des travaux dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine et la venue de la COP15 dans la métropole. Des 250 feux qui devaient être sécurisés, seuls 206 le seront d’ici la fin de 2022. « On a moins d’intersections nouvellement dotées de feux conformes, compte tenu de l’effort qu’on a mis sur les projets de pistes cyclables, mais aussi les mesures de mitigation du tunnel La Fontaine et également la COP15 », a concédé vendredi la directrice du Service de l’urbanisme et de la mobilité, Lucie Careau. « C’est à se demander si l’administration n’a pas promis aux Montréalais et Montréalaises un objectif qu’elle est incapable d’atteindre », a réagi la porte-parole en transports de l’opposition, Alba Zuniga Ramos.