Le taux de ponctualité des autobus de la Société de transport de Montréal (STM) est en baisse depuis quelques mois, a déploré lundi l’opposition officielle, en appelant l’administration Plante à l’action. Celle-ci reconnaît que des « défis » s’imposent avec « la reprise de la congestion routière », mais assure être au travail.

76,8 %. C’est précisément le pourcentage d’autobus montréalais arrivés à l’heure sur le territoire, en septembre dernier. Il s’agit du plus bas taux depuis 2019 à ce chapitre, montrent les indicateurs de performance de la société de transport.

En août, le même chiffre était de 79,9 %, et en juillet de 80,4 %. Au début de l’année, en janvier, on atteignait 86 % de ponctualité sur les différentes lignes locales. La baisse est donc d’environ 10 % en dix mois. À court terme, l’objectif de la STM est de revenir à 80 %.

Tous ces faits ont resurgi lundi, au conseil municipal, lorsque la conseillère de l’opposition, Chantal Rossi, a déploré qu’au moment où on tente par tous les moyens d’attirer les Montréalais vers le transport collectif, « l’autobus est en retard une fois sur quatre ».

« Si on veut donner le goût aux automobilistes de délaisser le confort de leur voiture, il faut leur offrir de vraies alternatives efficaces et compétitives », a-t-elle fait valoir, en demandant à l’administration si elle pouvait « garantir » une amélioration des taux de ponctualité des bus d’ici la fin 2022.

Piqué au vif, le président du conseil d’administration de la STM et conseiller municipal, Éric Alan Caldwell, a fait valoir que des actions sont en cours. « Avec la reprise de la congestion à Montréal, [on doit] extraire nos autobus du trafic, justement pour donner un avantage concurrentiel », a-t-il concédé, en parlant de défis importants pour la municipalité.

Quelles solutions ?

Selon M. Caldwell, le travail est toutefois déjà bien amorcé. « C’est entre autres pour ça qu’on a annoncé en 2021 le Mouvement bus, afin d’avoir plus de voies réservées et une meilleure intégration dans nos villes. On ne lâchera pas là-dessus, parce que oui, vous avez raison de le dire, la ponctualité est importante », a encore martelé M. Caldwell.

« La prévisibilité dans les transports, ça nous pousse justement à continuer d’investir dans nos infrastructures, dans l’achat d’autobus […], dans l’entretien du métro avec des nouveaux équipements pour augmenter la fiabilité », a insisté le président, en plaidant globalement pour plus de « mesures préférentielles » pour les usagers.

À la STM, la porte-parole Justine Lord-Dufour rappelle qu’historiquement, « le mois de septembre est habituellement à la baisse par rapport aux autres mois de l’année en termes de ponctualité, mais ça s’améliore ensuite jusqu’à la fin de l’année ». « Ceci s’explique notamment par les impacts des travaux routiers qui sont majoritairement à l’été et en automne », dit-elle, en précisant que plusieurs mesures sont prises pour « minimiser les détours face aux entraves ».

M. Caldwell a aussi évoqué un « meilleur travail » maintenant en place avec l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), qui permet, avec des moyens technologiques, « de donner une situation à jour sur les passages des autobus, pour mieux prévoir les déplacements ». « Ce travail-là, il est de fond, il est pour cette année, pour les années qui s’en viennent, et on en est très fiers », a conclu l’élu.

Ces débats surviennent alors que l’ARTM a lancé la semaine dernière une vaste campagne invitant les travailleurs à revenir dans le transport collectif, plaçant ce dernier comme « un vecteur incontournable d’un développement urbain centré sur l’humain et l’environnement ».

Dans les prochaines années, l’Autorité régionale de transport métropolitain s’attend à « retrouver une croissance de 2 à 3 % » de son achalandage par année. Autrement dit, cela pourrait prendre une dizaine, voire une quinzaine d’années, avant que l’on retrouve le niveau d’avant la pandémie.