(Montréal) Brigitte Bardot condamne le projet controversé de la Ville de Longueuil visant à abattre la plupart des chevreuils qui vivent dans un parc municipal.

Dans une lettre ouverte publiée mardi sur le site web de sa fondation, l’ancienne actrice française demande à la mairesse Catherine Fournier d’arrêter ce qu’elle appelle le « projet d’abattage à l’arbalète de cerfs de Virginie » dans le parc Michel-Chartrand.

La Ville a expliqué l’été dernier que ce parc abrite près de 10 fois plus de chevreuils que l’écosystème ne peut en supporter. L’administration municipale soutient que cette surpopulation est dangereuse pour les bêtes et pour les résidants à proximité, en raison du risque d’accidents de la route.

L’abattage par arbalète devait avoir lieu cet automne, mais l’opération a été interrompue après que la Cour d’appel du Québec a accepté la demande de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux de Montréal d’entendre la cause. La Cour supérieure avait auparavant refusé, le 4 octobre dernier, d’ordonner la suspension du projet d’abattage.

Brigitte Bardot, qui avait vigoureusement combattu la chasse au phoque au Canada à la fin des années 1970, souligne cette semaine que la chasse à l’arbalète « est une pratique cruelle et totalement interdite en France et dans de nombreux pays ». Elle plaide notamment que cette chasse « ne garantit pas que l’animal soit tué sur le coup ».

Elle exhorte donc la Ville de Longueuil à « laisser la vie sauve à ces animaux en apportant une solution éthique et durable au problème ».

« Ne laissez pas l’image du Canada, symbole de mon premier combat contre la chasse aux phoques, entachée du sang de ces pauvres cervidés qui ne demandent qu’à vivre ! », lit-on dans sa lettre ouverte.

« À l’heure où la biodiversité est plus que jamais en danger, comprenez la colère et l’indignation que soulève votre décision. Il est de notre devoir commun de pacifier notre relation à la nature. »

La cause sera entendue en appel le 25 novembre.

Depuis 2017, le cheptel de cerfs au parc Michel-Chartrand aurait triplé, pour atteindre 108 bêtes, alors que la capacité de ce territoire ne serait que de 10 à 15 cervidés, selon des documents soumis à la Cour.