La hausse du prix du gaz naturel coûte cher à la Ville de Montréal, qui doit renflouer de 3,5 millions le budget d’exploitation de son usine d’épuration des eaux usées.

La station d’épuration Jean-R.-Marcotte, située dans le quartier Rivière-des-Prairies, dans l’est de l’île, traite toutes les eaux usées de Montréal, ce qui représente en moyenne 2,3 millions de mètres cubes par jour. C’est la troisième usine de ce type pour la taille dans le monde.

La station brûle en continu les boues d’épuration produites par ses 21 décanteurs. « Les quatre incinérateurs nécessitent un apport gigantesque de combustible puisque les températures normales d’opération se situent aux alentours de 860 degrés Celsius. Le combustible utilisé est le gaz naturel fourni par Énergir. Annuellement, la station consomme près de 12 millions de mètres cubes de gaz naturel, » indiquent les documents municipaux présentés la semaine dernière au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Or, le prix du gaz naturel a plus que triplé entre janvier 2021 et août 2022, ce qui a fait exploser la facture d’énergie de la station. Le budget prévu pour la fourniture du gaz naturel en 2022 était de 3,1 millions, mais on estime maintenant qu’il faudra payer 5 millions.

Une somme supplémentaire de 1,9 million est donc requise pour boucler le budget.

« De plus, afin d’assurer le bon déroulement des opérations et avoir les pièces et accessoires requis pour la Division de l’entretien, une somme additionnelle de 1,2 million est nécessaire, » indiquent les documents décisionnels.

Une autre somme de 400 000 $ doit servir à payer une compensation financière à Lafarge Canada pour le déversement des eaux pluviales de la Ville de Montréal dans la carrière de Montréal-Est appartenant à l’entreprise.

« Au début de l’année, la Ville de Montréal a conclu une entente avec Lafarge pour déverser ses eaux pluviales dans [sa] carrière de Montréal-Est […]. Un évènement récent de fortes pluies a causé une inondation majeure à la carrière, rendant ainsi impossibles les opérations de Lafarge pendant plusieurs heures. Dans ces circonstances, Lafarge exige à la Ville une compensation [financière] importante », expliquent les documents municipaux.

Des travaux de plus de 700 millions sont en cours à la station d’épuration Jean-R.-Marcotte pour mettre en place un processus de désinfection à l’ozone, pour améliorer la qualité de l’eau rejetée dans le fleuve. Cette technologie permettra, en 2025, d’éliminer presque tous les virus, les bactéries et les produits pharmaceutiques de l’eau qui y sera traitée.