Montréal met en vente un deuxième terrain sur le site de l’ancien hippodrome, dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, qu’elle veut transformer en « écoquartier » avec 6000 nouveaux logements. Après un premier projet se voulant « 100 % » consacré à du logement abordable, cette seconde initiative devra y réserver 60 % des unités.

« Ces deux projets marquent le début du redéveloppement de ce secteur important et incarnent notre vision pour le redéveloppement vert et inclusif de notre métropole », a affirmé lundi le vice-président du comité exécutif et responsable de l’habitation, Benoit Dorais, dans une déclaration.

En août, M. Dorais avait annoncé qu’un premier appel de projets serait lancé d’ici quelques semaines afin de doter ce vaste terrain, près de la station de métro Namur, d’environ 200 logements sociaux et abordables d’ici 2025, soit la totalité des unités qu’on projette d’y construire, en plein centre des lieux. L’appel a été lancé le 28 septembre dernier ; il priorise d’abord les organismes à but non lucratif en habitation.

Ce deuxième projet sera toutefois un peu différent. Situé au coin de la rue Jean-Talon et de l’avenue Clanranald, il ne devra intégrer que « 60 % d’unités abordables sur une période d’au minimum 30 ans ». Et surtout, il pourra être géré par un promoteur privé, a précisé la Ville, en soulignant que le terrain sera « cédé à la meilleure proposition ». Le nombre de logements projeté n’a toutefois pas été précisé.

« Plus vous avez des objectifs ambitieux et que vous pouvez démontrer que vous allez les remplir, plus vous avez de points. Et plus il y a de chances de remporter l’appel public », disait en août M. Dorais, en s’adressant aux futurs joueurs intéressés à acquérir les terrains. « On veut vraiment se ramasser avec les meilleurs projets », avait-il insisté.

De 8000 à 6000

Le projet « Namur-Hippodrome », vu comme un futur « écoquartier » carboneutre qui ferait la part belle aux transports actifs et collectifs ainsi que le verdissement, devait initialement accueillir plus de 8000 logements. Cette cible a toutefois été revue à la baisse par la Ville, autour de 6000. La mairesse Valérie Plante a souvent décrit le projet comme « l’anti-Royalmount ».

En vendant ses propres terrains pour assurer leur développement immobilier, Montréal dit vouloir « tester de nouveaux modèles d’attribution de terrain ».

L’avenir du site de l’ancien hippodrome fait l’objet de débats depuis des décennies à Montréal. Aucun cheval n’y a couru depuis 2009. Les bâtiments de l’hippodrome ont été démolis en 2018. Au fil du temps, trois administrations municipales se sont succédé : de Gérald Tremblay à Valérie Plante en passant par Denis Coderre, aucune n’a encore concrétisé de projet.

Dès 2019, la Ville de Montréal, à qui Québec a cédé les terrains de l’ancien hippodrome en 2017, avait dévoilé sa vision du grand secteur Namur-Hippodrome de 95 hectares au total. Valérie Plante et son équipe rêvent d’en faire un quartier carboneutre qui accueillerait plus de 12 000 unités d’habitation, dont 6000 seulement sur l’ancien site de Blue Bonnets.

Un plan directeur d’aménagement est toujours en cours d’élaboration pour tout le secteur, et devrait voir le jour en 2024. Les premiers logements, eux, devraient être livrés d’ici 2025.