Le prochain gouvernement du Québec ne doit pas diriger les étudiants étrangers vers les universités de région à coups d’incitatifs financiers qui désavantageraient les institutions francophones de la métropole, a demandé vendredi Valérie Plante.

Un tel programme nuirait à la vitalité du français à Montréal et « viderait, d’une certaine façon, les universités francophones de Montréal », a-t-elle dit. « Il ne faut pas déshabiller Jean pour habiller Jacques. »

La mairesse réagissait ainsi aux projets de « régionalisation » de l’immigration évoqués par plusieurs formations politiques depuis le début de la campagne. Elle s’exprimait dans le cadre du sommet électoral de l’Union des municipalités du Québec (UMQ).

« Que plusieurs immigrant-e-s aillent s’installer en région, moi je trouve que c’est une bonne idée », a dit Mme Plante. Mais « favoriser la venue d’étudiants étrangers en région au détriment de Montréal, avec des incitatifs financiers, pour moi, ça va à l’encontre de soutenir la métropole, la seule métropole francophone en Amérique du Nord. » Mme Plante a dit vouloir être « très vocale » sur cet enjeu.

Logement abordable

Mme Plante a aussi demandé aux aspirants premiers ministres de s’engager à travailler davantage pour le développement de logement abordable dans la province.

« Il faut vraiment faire la distinction [d’avec le logement social] et il faut pousser les gouvernements à s’y impliquer », a-t-elle dit. « Si on veut garantir le dynamisme économique de nos régions et de nos villes, ça passe par loger notre monde. Parce que sinon, on n’y arrivera pas. »

La mairesse en a profité pour subtilement critiquer le gouvernement sortant, qui a voulu brasser les cartes dans le domaine en réformant le programme AccèsLogis, qui finançait les projets de logements sociaux. « On peut bien transformer tous les programmes du monde, mais AccèsLogis fait la job et il faut qu’il y ait un investissement majeur du gouvernement du Québec », a-t-elle dit.