La mairesse de Montréal a salué les efforts de réconciliation avec les communautés autochtones, lors d’une cérémonie mardi à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones.

Durant son allocution, Valérie Plante a insisté sur la nécessité de « continuer le travail de réconciliation » avec les peuples autochtones. Elle a salué les projets d’infrastructures menés en ce sens par HEC Montréal, le Centre canadien d’architecture et l’Espace pour la vie.

« Pour nous c’est important de reconnaître qu’il y a effectivement du racisme et des discriminations systémiques, parce que cela permet d’aller plus loin, de reconnaître ce qui se passe et de poser des gestes concrets », a déclaré la mairesse.

Ces gestes concernent « tous les services de la Ville de Montréal », a indiqué Alia Hassan-Cournol, conseillère de la Ville chargée de la réconciliation, citant en exemple un projet de décolonisation des programmes du service de la culture avec l’organisme autochtone Mikana.

« Soyez fiers de ce que vous êtes »

Depuis 1995, le 21 juin marque la journée nationale des peuples autochtones. Cette année, le Vieux-Port de Montréal accueillait les célébrations. Présidente de la Société du Vieux-Port, Isabelle Dansereau a souligné l’importance de « prendre un moment pour célébrer et souligner le patrimoine unique et la diversité de la culture autochtone ».

Photo Olivier Jean, LA PRESSE

Des familles autochtones réunies au Vieux-Port de Montréal à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones.

Plusieurs familles autochtones ont participé à la cérémonie. Accompagnées de chants traditionnels, elles ont défilé au bord du fleuve Saint-Laurent avec la mairesse de Montréal. La Grande Cheffe Kahsennenhawe Sky-Deer, du Conseil mohawk de Kahnawake, a également pris la parole. S’exprimant alternativement en langue mohawk et en anglais, elle a exprimé sa fierté face à la résilience des communautés autochtones du Québec.

Selon elle, la préservation des langues traditionnelles au sein des communautés autochtones est une priorité. « Faites de votre langue autochtone la première langue que vous enseignez à vos enfants, et non le français ou l’anglais. Soyez fiers de ce que vous êtes. L’avenir est prometteur, car nous prenons enfin la place qui nous revient dans la société », a-t-elle lancé.

Une célébration des cultures autochtones

Le point culminant de la cérémonie est survenu à midi tapant. Comme le veut la tradition, un feu a été allumé pour symboliser le solstice d’été. Les spectateurs ont été invités à éloigner leurs caméras pour respecter le rite traditionnel consistant à verser des poignées de terre sur le feu.

Des paires de danseurs ont pris place pour effectuer des danses de pow-wow. Parmi eux, on trouvait de nombreux enfants en costumes traditionnels. Les plus jeunes tenaient encore difficilement debout. « Chez nous, il n’y a pas d’écoles de danse. Les enfants apprennent en pratiquant », a indiqué l’animatrice.

La matinée s’est achevée par un concert de l’artiste innue Kanen, dont les mélodies traduisent à la fois la force de la résilience autochtone et la mélancolie face aux crimes de la colonisation, en particulier à l’égard des femmes disparues et assassinées dans la communauté innue. « C’est une chance d’avoir l’opportunité de sensibiliser et de reconnaître le souvenir des onze nations », a expliqué la chanteuse.

La Journée nationale des peuples autochtones a résonné jusqu’au bureau du premier ministre à Ottawa. « Bien qu’aujourd’hui soit une occasion de célébrer les Premières Nations, les Inuits et les Métis de tout le Canada, c’est aussi une occasion de reconnaître qu’il y a encore du travail à faire pour réparer les torts du passé et combler les lacunes qui subsistent », a déclaré Justin Trudeau.

Une version précédente version de ce texte indiquait que Valérie Plante souhaitait modifier des noms de rues en soutien aux communautés autochtones. Or, la mairesse citait simplement des exemples de réussite d’efforts de réconciliation, soit le changement de nom de la rue Amherst en Atateken en 2019.