Dans un contexte de rareté de logements abordables dans le Grand Montréal, la mairesse Valérie Plante a annoncé la création de 60 000 logements abordables et pérennes d’ici 10 ans.

« On veut avoir une façon de contrôler l’abordabilité pour ne pas reproduire les mêmes erreurs », a-t-elle affirmé en conférence de presse mercredi matin, à Montréal. Elle n’a pas souhaité définir le coût moyen d’un logement abordable.

Accompagnée d’une dizaine de partenaires et du vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable de l’habitation, Benoit Dorais, elle a annoncé cette « offensive majeure » pour pallier le manque de logements abordables qui touche la métropole. M. Dorais a confirmé que le premier projet de logement naîtrait cet été et qu’une série de projets pilotes serait ensuite réalisée dès l’automne.

Ces projets comporteront deux volets, dont le développement de nouveaux modèles de financement et la mise en place d’une initiative pour « sortir des logements existants du marché privé » afin d’en « préserver l’abordabilité de façon pérenne ».

« Maintenant, il faut étendre la formule gagnante », a déclaré le vice-président du comité exécutif.

Cette mobilisation de 11 partenaires privés, financiers et communautaires serait « historique », selon Mme Plante. « Ce sera le plus important chantier en habitation abordable du XXIsiècle à Montréal. »

Besoins criants

Selon Catherine Lussier, organisatrice communautaire du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), cette annonce ne serait pas une nouveauté. « Ils avaient fait cette promesse en campagne électorale », a-t-elle dit.

Elle estime que 100 000 ménages à Montréal vivraient dans des logements « trop petits, trop chers, trop en mauvais état » et auraient des besoins urgents.

« Soixante mille logements abordables sur 10 ans, ça ne répond pas nécessairement à ces besoins », a expliqué Mme Lussier.

Le FRAPRU a demandé « à plusieurs reprises » au parti de la mairesse, Projet Montréal, de clarifier le pourcentage de ces logements qui s’adresserait au logement social. Une question qui reste sans réponse, affirme l’organisatrice. Elle juge aussi inquiétant que la Ville « aille de l’avant avec les logements abordables » malgré ce « manque » de clarté.

Le chef de l’opposition officielle, Aref Salem, considère de son côté que Projet Montréal est encore « à l’étape des discussions » et qu’il aurait pu accomplir « des actions concrètes plutôt que de simplement créer des comités » lors de son premier mandat.

Face au refus de Mme Plante de définir ce que représente un logement abordable, le chef d’Ensemble Montréal a déclaré qu’« à ce compte-là, tout peut être calculé comme du logement abordable pour remplir sa promesse ».