L’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal veut ramener les trottinettes électriques dans la métropole d’ici 2023, mais cette fois, avec BIXI. Le parti propose de mettre sur pied un service de location de trottinettes électriques avec ancrage en libre-service d’ici la prochaine saison, sans répéter « les erreurs » du passé.

Une motion sera présentée en ce sens au prochain conseil municipal, le 13 juin, pour forcer les élus à se prononcer. L’idée n’est pas nouvelle en soi ; elle avait été évoquée par l’ancien chef d’Ensemble Montréal Denis Coderre en octobre dernier, alors qu’il tentait de se faire réélire comme maire de Montréal.

« Avec les changements climatiques, il y a une crise à laquelle on doit faire face et rapidement. On sait qu’il faut que les villes s’adaptent et s’innovent. Au niveau du transport actif, ça doit se faire vite », a plaidé mardi la conseillère Alba Zúñiga Ramos, porte-parole de la formation en transports actifs.

Selon elle, la Ville a eu tout le temps nécessaire ces dernières années afin d’évaluer les « lacunes » des derniers projets-pilotes. « C’est le moment d’aller de l’avant avec un projet qui puisse permettre de corriger les erreurs qui ont été faites dans le passé », avance-t-elle.

Depuis le début 2020, les trottinettes électriques louables de Lime et de Bird ne sont plus autorisées à circuler dans les rues de Montréal. À l’époque, l’administration Plante avait dit n’avoir d’autres choix que de faire un « constat d’échec », alors qu’à peine 20 % des trottinettes utilisées en 2019 étaient stationnées dans les aires dédiées. « Montréal ne veut pas se transformer en police des trottinettes », avait alors soutenu le conseiller Éric Alan Caldwell, qui est aujourd’hui président de la Société de transport de Montréal (STM).

Or, depuis cette date, « c’est comme si tout ce qui concernait les trottinettes électriques est en suspension », dénonce Mme Ramos. « BIXI est pourtant ouvert à cette idée. Ça a été analysé et il y a de la préparation qui a été faite. Ils peuvent le faire de façon sécuritaire, et en tenant compte des règles de stationnement », a insisté la conseillère municipale.

L’organisme confirme en effet par courriel qu’il aurait la possibilité de joindre à son système de vélo-partage existant l’option de trottinettes électriques. « Cela permettrait d’assurer une cohérence dans le système de transport en libre-service dans la ville », affirme sa porte-parole, Bérengère Thériault, pour qui les points d’ancrage permettent « d’éviter le chaos dans les espaces urbains partagés ».

Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on indique être justement à « évaluer les modalités pour déterminer la meilleure avenue à prendre concernant les trottinettes électriques à Montréal ». « Dans une optique et un réel désir d’offrir plus d’options de mobilité active et collective, toutes les idées allant en ce sens sont les bienvenues. Nous allons discuter de cette proposition avec l’opposition lors du prochain conseil municipal », a fait valoir l’attachée de presse, Marikym Gaudreault.

En savoir plus
  • Deux ans
    Ensemble Montréal réclame aussi que le projet-pilote du ministère des Transports du Québec (MTQ) permettant le déploiement de trottinettes électrique en libre-service, qui doit venir à échéance en juillet, soit prolongé de deux ans afin de pouvoir permettre la transition vers BIXI.