Alors que des dizaines de familles ukrainiennes sont attendues dans les prochains jours, la Ville de Montréal met en place un système pour gérer les offres de citoyens qui voudraient héberger des réfugiés chez eux.

Les futures familles d’accueil vont devoir montrer patte blanche : elles seront soumises à une vérification de leurs antécédents judiciaires et devront prouver qu’elles ont suffisamment d’espace dans leur domicile pour y recevoir des réfugiés.

« Depuis le début de la guerre en Ukraine, on a tous été témoins de la grande générosité des Montréalais. Le Congrès ukrainien canadien a été inondé de dons de toutes sortes, mais il a aussi reçu des centaines d’offres d’hébergement de la part des citoyens », a expliqué Nadia Bastien, directrice du service de la diversité et de l’inclusion sociale à la Ville de Montréal, mercredi lors de la réunion du comité exécutif.

Elle précise que 400 personnes ont déjà offert de recevoir de nouveaux arrivants chez elles.

Un vol nolisé organisé pour évacuer des ressortissants ukrainiens atterrira à Montréal le 29 mai.

Le Congrès ukrainien canadien a donc sollicité la Ville pour l’appuyer à ce sujet.

Sur le site web de l’organisme, les citoyens pourront offrir leurs services pour héberger des réfugiés.

Ensuite, le Bureau d’intégration des nouveaux arrivants de Montréal (BINAM) se chargera de leur envoyer un formulaire à remplir, pour connaître par exemple la grandeur du logement. Il triera ensuite les offres selon les besoins.

« On priorisera les offres en fonction de certains critères, comme la gratuité, la durée du bail - on vise minimalement une période de trois mois - et finalement l’accès au logement complet, en priorité sur les offres de colocation », relate Mme Bastien.

Après cette priorisation, les antécédents judiciaires des citoyens seront vérifiés par le Service de police de la Ville de Montréal ou par une firme privée.

Vingt-trois organismes spécialisés dans l’accueil des nouveaux arrivants auront accès à la banque d’offres d’hébergement. Les organismes contacteront ensuite les hôtes pour s’assurer de leur motivation et les informer des implications de ce type d’accueil, puis pour les mettre en relation avec les familles ukrainiennes.

Une charte de colocation devra finalement être signée entre les volontaires et les bénéficiaires.

Un tel processus n’existe nulle part au Canada actuellement, précise Nadine Bastien. « Actuellement, il y a des ressortissants ukrainiens qui entrent directement en contact avec des offrants via les réseaux sociaux, avec tout ce que ça peut impliquer et tout ce que ça peut engendrer », souligne-t-elle.

« Ce système va permettre d’assurer la santé et la sécurité des personnes immigrantes tout en précisant les rôles et responsabilités de chaque partie prenante », assure la conseillère municipale Josefina Blanco, responsable de la diversité au comité exécutif.

Le gouvernement fédéral fournira un logement temporaire pour une période maximale de 14 nuits aux ressortissants ukrainiens qui se trouvent sur les vols nolisés et qui n’ont pas déjà de logement adéquat à leur arrivée.