Le premier projet pilote de Montréal 24/24, durant lequel des artistes se sont offert en performance jour et nuit le week-end dernier à la Société des arts technologiques (SAT), a été un « succès », s’est réjouie mardi l’administration Plante. Celle-ci déterminera maintenant les prochains secteurs où l’expérience pourrait être répétée.

« Le succès de ce premier projet pilote témoigne de tout le potentiel d’un encadrement réglementaire de la vie nocturne à Montréal, contribuant directement au rayonnement international de la ville et à son dynamisme économique », a indiqué mardi à La Presse le responsable du développement commercial au comité exécutif, Luc Rabouin.

Montréal 24/24 s’est tenu les 21 et 22 mai derniers à la SAT. Des artistes locaux et internationaux s’y sont produits sans interruption durant tout le week-end. De l’alcool pouvait également être servi en continu, en vertu d’une dérogation accordée par la Ville de Montréal aux organisateurs de l’évènement. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’a rapporté aucun débordement lié à l’évènement, mais s’est tout de même rendu sur place durant la première soirée, par mesure préventive.

Tout semble donc indiquer que l’administration Plante reproduira l’idée au courant de l’été. D’après nos sources, certains secteurs de l’est de Montréal, moins densifiés et moins résidentiels, pourraient être visés.

Nous prendrons le temps d’analyser les informations recueillies afin de déterminer les modalités et les secteurs des prochains projets pilotes qui pourront se déployer dans le respect de la qualité de vie de la population résidante.

Luc Rabouin, responsable du développement commercial au comité exécutif

Aller plus loin ?

Mathieu Grondin, directeur général de l’organisme Montréal 24/24, a quant à lui avancé mardi que ce premier projet pilote avait « dépassé [ses] attentes ». « L’atmosphère positive qui régnait à la SAT samedi soir démontre que les gens qui s’y sont rendus attendaient ce type d’évènement depuis longtemps et se sont comportés en conséquence. Nous espérons que les résultats probants obtenus ouvriront la voie à d’autres projets similaires au cours des prochains mois », a-t-il soulevé.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Mathieu Grondin, directeur général de l’organisme Montréal 24/24

Pour la suite, « il faudra toutefois éventuellement impliquer les commerces, les salles de spectacles et les bars », prévient M. Grondin. « On ne pourra jamais obtenir de vraies données probantes si on ne le teste pas avec de vrais endroits. Il faudra qu’on répète ça dans un nombre donné de bars, dans tant de secteurs et pour tant de temps, pour voir ce que ça donne. Ça nous donnerait des données beaucoup plus riches », soutient-il en entrevue téléphonique.

Dans l’est de Montréal, le potentiel de développement de la vie nocturne est certes présent, mais « il y a encore un manque d’infrastructures », poursuit le directeur général. « Il n’y a pas vraiment de vie nocturne ancrée dans le coin, donc on part un peu de loin. Il faudrait qu’on trouve une usine, qu’on la mette aux normes. C’est un travail beaucoup plus lourd. »

Une réflexion globale en cours

Plus tôt, la semaine dernière, la mairesse Valérie Plante avait annoncé son intention de réaliser des études et des projets-pilotes l’été prochain dans le but de tester des heures d’ouverture prolongées dans certains bars.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Son administration vise aussi à adopter d’ici 2023 une politique de la « vie nocturne ». La Ville s’est d’ailleurs engagée d’ici là à dégager 2,1 millions pour un « plan d’action » qui permettra entre autres de réaliser des études et des analyses pour « mieux comprendre » les enjeux propres à l’écosystème de la nuit.

Une somme de 1,4 million ira aussi dans un nouveau programme de subvention pour les salles de spectacles alternatives de moins de 400 places. Dès juin, celles qui le souhaitent pourront être financées pour réaliser des « études acoustiques » afin de réduire leur bruit dans le voisinage, dans le but d’éventuellement pouvoir fermer plus tard. Le programme s’échelonnera sur deux ans, jusqu’en 2024.