L’organisateur du festival Metro Metro devra « prendre ses responsabilités » en lien avec les débordements qui sont survenus ce week-end, sur l’esplanade du Parc olympique, a martelé mardi la mairesse Valérie Plante, en se disant « troublée » par les images ayant circulé en ligne.

« J’ai été troublée, surtout quand on peut penser qu’il y a des gens qui auraient pu être blessés à cause justement de la moins bonne gestion des barrières. Ça, c’est un élément qui va devoir être revu », a convenu Mme Plante lors d’une mêlée de presse.

Sur le web, des images ont circulé ces derniers jours montrant des festivaliers renversant des barrières de protection. Des festivaliers semblent aussi avoir eu accès à des zones de l’esplanade du Parc olympique où ils n’étaient pas autorisés. Au total, six personnes ont été transportées à l’hôpital durant le festival, a confirmé mardi Urgences-santé. Un agent de sécurité aurait notamment été blessé au visage.

Pour la mairesse, il sera surtout important que l’organisateur du festival « prenne ses responsabilités ». « Ils l’ont dit que ce qui s’est passé n’était pas acceptable. On ne peut pas compromettre la sécurité des gens qui sont à l’extérieur ou autour du périmètre », a-t-elle soulevé.

Néanmoins, Mme Plante se dit « confiante » de pouvoir reproduire l’évènement en 2023 en toute sécurité. « On est une ville de festivals. On a beaucoup d’expérience [en gestion de foule]. Et on va travailler avec les organisateurs pour voir ce qui aurait dû être fait différemment, bref comment on peut améliorer les choses. »

Montréal invite maintenant Metro Metro à « faire un post-mortem » et à rendre des comptes à son administration. « Il y a toujours des ententes qui sont prises. À la Ville, on met des conditions pour émettre des permis. On veut voir une rétroaction de ce qui est arrivé, parce que dans certains cas, on voit que la sécurité a été déficiente », a encore insisté Mme Plante.

« Ça n’a pas été facile »

En entrevue au 98,5 FM mardi, l’organisateur du festival, Olivier Primeau, a reconnu que des débordements avaient été observés. « C’est la deuxième année qu’on fait le festival sur ce site-là. On ne le connaît pas encore par cœur, donc ça n’a pas été facile, surtout après deux ans où les festivaliers s’ennuyaient de faire le party », a-t-il dit.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Olivier Primeau demandant l’assistance de la sécurité.

« Je ne pense pas que sur le site, on manquait [d’agents]. On avait respecté ce qu’on nous demandait du côté de la sécurité », s’est toutefois défendu M. Primeau, faisant valoir que les agents ne peuvent pas non plus « tout contrôler ». « On est là pour s’améliorer et pour que ça perdure. On ne dit pas que c’est correct ce qui est arrivé, mais on ne dit pas non plus que le festival est une catastrophe. »

Dans les rangs de l’opposition, le porte-parole en sécurité, Abdelhaq Sari, se demande s’il « manquait d’effectifs policiers dans le secteur le week-end dernier ». « Est-ce que l’évènement était bien coordonné ? Ce sont les questions qu’on se pose. […] L’administration doit garder un œil sur ce qu’il se passe sur son territoire et jouer un rôle de facilitatrice » avec la police et le Parc olympique, a fait valoir M. Sari.