La Ville de Montréal s’attend à une augmentation de 10 à 25 % du nombre de familles qui auront besoin d’hébergement d’urgence après le 1er juillet, parce qu’elles n’auront pas été capables de se trouver un logement adéquat.

Ça signifie que 160 ménages pourraient devoir être logés à l’hôtel parce qu’ils se retrouveront à la rue à l’expiration de leur bail.

L’année dernière, les services municipaux sont venus en aide à 400 familles en recherche de logements, et 127 d’entre elles, sans logis, ont dû être prises en charge et hébergées à l’hôtel. Huit ménages sont d’ailleurs toujours logés à l’hôtel, actuellement, depuis le 1er juillet 2021.

Mais malgré la hausse appréhendée des demandes d’aide, l’administration Plante n’anticipe pas de problèmes.

« On est prêts ! », assure le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais, responsable de l’habitation au comité exécutif.

Il mentionne notamment que le budget consacré à l’opération 1er juillet, qui était d’un million en 2018, a été augmenté graduellement avec les années pour atteindre 3,6 millions en 2022.

« On a monté une espèce de “table du 1er juillet”, une table de concertation avec plusieurs partenaires », explique M. Dorais. On a des gens du 211 du Grand Montréal, des associations de propriétaires, du monde des CIUSSS, des Groupes de ressources techniques, des gens de coopératives, des représentants de la Communauté métropolitaine de Montréal, entre autres. »

Toutes ces organisations participent aux préparatifs en vue de la crise à venir, notamment la création d’une banque de logements qui seront disponibles pour ceux qui n’en auront pas trouvé.

« Tout le monde est en mode solution, on a même la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) à notre table de concertation », se réjouit Benoit Dorais.

Mais selon Benoit Langevin, conseiller de l’opposition à l’hôtel de ville, l’administration n’en fait pas assez pour se préparer à la crise.

On n’aura pas un résultat différent si on fait la même chose que l’an passé. Ce qu’il faut, c’est agir en amont.

Benoit Langevin, conseiller de l’opposition à l’hôtel de ville

La Ville devrait non seulement constituer une banque de logements, elle devrait aussi avoir des baux pré-signés qui pourraient ensuite être cédés à des locataires qui ne trouvent pas d’appartement.

Le parti Ensemble Montréal avait fait une proposition en ce sens, en février, mais sa motion a été rejetée par l’administration.

Le parti d’opposition proposait que cette démarche visant à sécuriser des logements pour les locataires vulnérables soit réalisée en partenariat avec des organismes communautaires, tels que la Mission Bon Accueil, qui possèdent déjà une expertise dans la recherche de logis à coût abordable. On suggérait aussi qu’une aide financière leur soit octroyée afin de couvrir les frais associés à ces recherches.

« Il y a un manque de ressources évident pour répondre à l’ensemble des besoins », estime Benoit Langevin.